-
81ème anniversaire de la présentation du Manifeste de l'Indépendance : Une étape lumineuse dans la lutte nationale pour l'indépendance
-
Abderrahim Chahid : Les propositions soulevées lors de cette rencontre, nous les porterons devant le gouvernement à travers des initiatives législatives
-
Réunions des commissions administratives chargées de la révision des listes électorales générales et des listes électorales relatives aux Chambres professionnelles au titre de 2025
-
La FDT salue l’ouverture du gouvernement sur ses propositions de révisions du projet de loi relatif au droit de grève
-
Des sénateurs français "impressionnés" par le développement des provinces du Sud du Royaume
Mouammar Kadhafi avait, jusque-là, tout orchestré, tout manigancé, tout prévu, sauf sa terrible chute. Une chute du dictateur suprême qu’il fut. Le jeune colonel trop enthousiaste, bouillonnant et fougueux qui s’est emparé du pouvoir en 1969, se disait alors animé par la volonté de mettre fin à « un régime monarchique archaïque » promettant dans la foulée une autre Libye aux Libyens et dans le même élan un autre monde arabe à tous les Arabes.
Se proclamant alors disciple de Nasser, il n’aura pas attendu longtemps pour tenter de s’improviser en digne successeur du Zaïm. Pas moins !
Plus le temps passait, plus ses penchants mégalomanes prenaient de l’ampleur.
Kadhafi s’emploiera à éliminer des membres de sa junte putschiste, ceux parmi ses compagnons de « la révolution » qui présentaient quelques risques pour son « auguste » personne ou pour ses projets insensés et à en réduire d’autres au rang de pâles figurants. Le Guide aura alors tout loisir de se laisser emporter par les rêves les plus fous, les plus incontrôlés. Que ce soit sur le plan arabe, africain ou autres, ses pitoyables extravagances servaient de matière intarissable aux humoristes à travers la planète Terre. Mais, ce n’était sûrement pas fait pour amuser des Libyens condamnés à subir des conditions d’un autre âge, malgré les richesses énergétiques et autres que recèle le sol libyen.
Seuls le dictateur, ses proches, ses hommes de main et ses pions en tiraient plein profit se comportant en nababs ridicules à travers les régions et les capitales les plus prisées et des plus onéreuses du monde. Affaires et luxure semblaient être la devise sacrée du Guide, de sa smala et de ses courtisans.
Comment pouvait-il alors écouter la voix de la raison quand le vent du changement a commencé par souffler tout près de chez lui, en Tunisie voisine ?
Atteint de cette cécité et cette étroitesse d’esprit qui caractérisent les dictateurs du bas de gamme, il n’a rien trouvé de mieux que de commettre au lendemain de la chute du président tunisien, une piteuse déclaration où il reprochait, complicité dictatoriale oblige, au peuple tunisien d’avoir eu le malheur de pousser au départ un très grand et très bon président.
Kadhafi n’a rien voulu voir ni entendre. Quand les premières manifestations se sont déclenchées à Benghazi et dans d’autres villes, c’est d’un air hautain et dans un langage ordurier qu’il a cherché à régler le problème, toujours à sa manière. Images et témoignages se succédaient et défilaient pour renseigner sur l’ampleur d’un soulèvement grandissant, Kadhafi ne voulait rien voir de tout cela. Et quand il a enfin daigné en parler, c’est pour qualifier les manifestants et les rebelles de rats d’égout. Il se voulait indétrônable, indéboulonnable, indécrottable tenant, à tout prix, à rester à la tête de ce même peuple qu’il méprise et injurie. Qu’il exterminait aussi sans l’ombre d’une hésitation.
La communauté internationale ne s’y est pas trompée en venant au secours du peuple libyen. Et ce qui devait arriver arriva.
On est déjà à l’après-Kadhafi. L’heure de vérité a cependant sonné pour la Libye qui se doit de tirer profit de cet élan populaire et de ces inestimables sacrifices consentis par les Libyens. Et pour cela, il faut veiller à ce que cette révolte ne soit pas détournée par quelques forces rétrogrades. Ce ne sont sûrement pas les dictateurs de tous bords et de tous genres qui manquent dans les sociétés arabes.