-
Annulation des accords Maroc-UE: Dépassée et sans impact la décision de la CJUE
-
L’USFP réitère sa position constante de soutien au droit du peuple palestinien à l’établissement de son Etat indépendant et appelle à la protection de l’intégrité territoriale du Liban
-
Le chef du gouvernement représente SM le Roi au XIXème Sommet de la Francophonie
-
Le Groupe des amis du multilatéralisme se réunit à Stockholm pour repenser l'avenir de la coopération internationale
-
Ahmed Lahlimi Alami fait le point sur le RGPH 2024
«L’instabilité de son voisinage et les nouvelles menaces transfrontalières font apparaître pour l’Algérie la nécessité d’adapter sa politique étrangère», a souligné le rapport intitulé : «L’Algérie et ses voisins». Pour cette raison, il lui conseille d’ « améliorer son engagement vis-à-vis d’éventuels partenaires, notamment le Maroc, et apaiser les craintes selon lesquelles elle chercherait l’hégémonie régionale au détriment des autres ».
Selon ce rapport, l’ouverture des frontières entre Rabat et Alger fermées depuis 1994 suite aux attentats terroristes de Marrakech, pourrait être un premier pas dans le sens de l’amélioration des relations bilatérales. «Un premier pas vers cela, précise le document de l’ICG, consisterait pour les deux pays à cesser de se critiquer en public et à entreprendre des efforts pour des relations plus structurées et constructives – quelles que soient les différences qui continuent à exister sur des questions comme le Sahara – en s’engageant sur des questions d’intérêt commun : la sécurité frontalière, le contrôle de l’immigration, la lutte contre le terrorisme, le commerce et l’investissement bilatéral, la sécurité énergétique, etc. Chercher à s’inclure mutuellement dans les initiatives régionales, même symboliquement, constituerait une amélioration». Et d’ajouter que «l’obstacle à l’amélioration des relations entre Alger et Rabat est dans une large mesure psychologique ; même un petit dégel pourrait ouvrir la voie à des améliorations durables, comme la réouverture de leur frontière commune, fermée depuis 1994».
Le Maroc, rappelle ledit rapport, a dû « quitter l’UA pour protester contre l’adhésion de la RASD, ce qui l’a marginalisé dans la diplomatie du continent ». Il ne serait pas superflu à ce propos de rappeler qu’Alger en a eu pour ses frais quand il aspirait à la marginalisation du Maroc au niveau continental suite à son retrait de l’OUA en 1984.
L’offensive diplomatique marocaine, Royale qui plus est, a fait que le Maroc soit plutôt mieux loti, et sur le plus plan politique et sur le plan économique. Plusieurs capitales africaines ont en effet retiré leur reconnaissance à la fantomatique RASD et, valeur d’aujourd’hui, le Maroc se trouve être le premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest.
Le rapport évoque aussi le cas du «triangle difficile» en expliquant que «l’amélioration ou le déclin des relations entre Alger et Rabat avec Paris est à son tour également considéré comme se faisant au détriment de l’autre ». Et de citer cette déclaration d’un diplomate français à Rabat aux experts de l’ICG en août dernier : «Nous sommes coincés dans un triangle avec l’Algérie et le Maroc. Le rapprochement de la France avec l’Algérie après l’opération Serval au Mali a été très mal pris ici».
Par ailleurs, le rapport de l’ICG dont le président-directeur général est Louise Arbour, ancienne Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, a passé en revue la situation politique intérieure de l’Algérie et sur les contraintes qui pèsent sur « l’aspiration de l’Algérie à un rôle de premier plan dans la région ». Le document note dans ce sens que « le régime algérien a fait preuve de moins de souplesse. La succession de Bouteflika fait craindre une ouverture à une concurrence entre les élites et à l’agitation populaire. Les appels pour préparer une ouverture politique réussie ont été repoussés, incitant certains dans l’opposition à accuser le président et son entourage de rigidité et de stagnation. En toile de fond immuable à ces préoccupations, le contexte régional rendra plus risquée une transition déjà délicate, l’attention des institutions militaires et des services de renseignements, dont le rôle est démesuré en politique intérieure et en gouvernance, étant tournée vers l’autre côté des frontières. La détérioration de la situation sécuritaire régionale touche également la politique intérieure, puisqu’elle ne constitue que l’un des champs de bataille dans les nombreuses divisions notoires sans précédent entre la présidence et un puissant «Etat profond» centré sur les services de renseignements militaires».