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Même si globalement la situation ne prête pas au pessimisme, c’est le rythme de dégradation des fondamentaux qui laisse perplexe. Le HCP annonce une augmentation du chômage et une baisse de l’inflation. La DEPF constate, pour sa part, que les revenus fiscaux engrangés n’atteignent pas les niveaux souhaités et que, pour la première fois depuis deux ans, le solde budgétaire s’affiche déficitaire !
Finalement, pour ce premier trimestre, on s’aperçoit que les choses tournent mal. Tout à fait à l’opposé du diagnostic établi par le gouvernement qui laisse croire qu’il fait mieux pour que les choses aillent mieux. Sauf que, malheureusement, l’évolution de la conjoncture a contrarié les prévisions. Les rapports de conjoncture (ceux notamment du HCP et de la DEPF) font remarquer que les choses évoluent relativement mal que ne le pensaient nos dirigeants. Les entreprises vendent moins qu’elles ne prévoyaient ; les importations évoluent plus rapidement, alors que nos exportations (à l’exception des dérivés de phosphates) baissent encore plus qu’on ne le pensait. Qu’on le veuille ou non, ce sont là des signes qui révèlent la fragilité de l’économie nationale. Car la balance des paiements, qui mesure notre capacité à importer, continue à se dégonfler comme une peau de chagrin.
Que dit le rapport de la DEPF ? En gros, «la consommation privée aurait pâti d’une hausse de 4,5% du nombre de chômeurs». Il constate « un repli des activités agricoles et son impact sur la distribution des revenus et sur l’offre de produits primaires, dont la valeur ajoutée aurait fléchi de 11,3%». Malgré l’amélioration relative du pouvoir d’achat des ménages -suite à la revalorisation des salaires, induite par la baisse de l’impôt sur le revenu- et le redressement des transferts des MRE, la consommation intérieure aurait souffert des tensions inflationnistes. Selon le même rapport, au premier trimestre, «l’indice des prix à la consommation alimentaire a crû de 1,8%, en glissement trimestriel, contre une baisse de 1,4%, au trimestre précédent. Dans le même sillage, le rythme de croissance de la demande en produits manufacturés locaux aurait légèrement décéléré, par rapport à l’année passée. Les ventes locales de voitures neuves ont diminué de 10% à fin avril. De la même manière, le rythme de croissance des crédits à la consommation a ralenti pour se situer à 15,8%, à fin mars 2010, contre 25,8%, une année auparavant. Malgré cette décélération des crédits, les importations de biens de consommation ont progressé de 6,2%, au premier trimestre, contre une hausse de 3,3%, une année auparavant».
D’après les conjoncturistes de la DEPV, «la consommation finale pourrait connaître, durant 2010, une croissance largement en dessous de celle observée durant les cinq dernières années». Le recul de 0,7% des dépenses de fonctionnement, durant les deux premiers mois de l’année en cours, est de nature à brider la croissance de la consommation publique, estime-t-on à la DEPV. Pour l’ensemble de l’année 2010, la Loi de Finances prévoit une hausse de 1,7% des dépenses de fonctionnement, contre 13,5% en 2009.
Cela dit, l’évolution de l’économie nationale tarde à se manifester, du moins à retrouver sa dynamique, en raison peut-être du «démarrage encore frileux de l’investissement en bâtiment». Les statistiques font état d’un repli de 2,1% des ventes de ciment, en variation annuelle. Parallèlement, les crédits à l’immobilier ont limité leur croissance à 12,9%, au cours du premier trimestre 2010, au lieu de 25% à la même période de l’année dernière. De la même manière, «l’investissement industriel, bien qu’en hausse par rapport à l’année précédente, resterait en dessous de son niveau moyen des cinq dernières années, compte tenu des perspectives de croissance encore modeste de l’activité du secteur», note la DEPF.
Il faut dire que, dans le contexte d’aujourd’hui, marqué par la détérioration de la situation économique au plan mondial, la situation n’est pas du tout rose. Bien au contraire. Elle vire au rouge et risque de s’aggraver encore plus, tant que la situation chez nos principaux partenaires européens ne s’améliore pas.
Le textile s’effiloche
L’industrie du textile et du cuir peine à retrouver sa dynamique. Sa valeur ajoutée a stagné par rapport à l’année précédente. Le secteur n’a pas été épargné par la crise et a connu une perte de 6,4% des emplois et une détérioration de la trésorerie, qui risque de s'accentuer, suite à une demande étrangère encore faible. L’activité des industries du textile et du cuir aurait stagné pour le deuxième trimestre consécutif, pâtissant du tassement des commandes étrangères adressées surtout aux produits de la confection et de la bonneterie. A fin février 2010, les exportations de ces dernières ont reculé, respectivement, de 30,6% et de 23,6%, en variations annuelles.