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Depuis un an, l’équipe marocaine, dont la majorité des joueurs vit au Québec, est reconnue par la Fédération internationale de hockey sur glace.
La plus haute instance en la matière en a fait son 69e membre, une consécration pour ces passionnés qui ont attrapé le virus canadien du hockey, puis décidé d’exporter ce sport d’hiver sur leur terre d’origine.
“C’est une page d’histoire qu’on écrit”, raconte fièrement Adil El Farj, 37 ans, près de sa collection de chandails de hockey où trône un drapeau de la célèbre équipe des Canadiens de Montréal.
“On a amené ce maillot (marocain) dans les assises de la Fédération internationale de hockey où il côtoie le russe, le canadien, l’américain, c’est un rêve”, poursuit Adil, les yeux pétillants.
Pour ce père de famille arrivé au Québec à 16 ans et qui n’a commencé à taquiner le palet que trois ans plus tard, c’est une “fierté pour quelqu’un qui n’a joué qu’au niveau amateur, mais aussi un stress de représenter une nation entière”.
L’idée vient d’un homme d’affaires, un Canadien d’origine marocaine: Khalid Mrini. Lorsque son frère l’appelle en 2005 pour lui annoncer la création d’une patinoire au Maroc, il pense d’abord que c’est une blague. Puis l’idée germe dans son esprit: “On est amateurs de hockey, on s’est dit: pourquoi ne pas l’exporter au Maroc? C’est aussi pour remercier le Québec et une manière de garder mon petit Québec à côté de moi lorsque je vais là-bas”, explique M.Mrini, rencontré à Montréal.
Il a monté le premier club de hockey sur glace au Maroc, les Rabat Capitals, en 2005, puis l’équipe nationale.
Aujourd’hui, le Maroc compte trois clubs de hockey sur glace, 90 licenciés et une équipe nationale qui s’entraîne au Québec et dont certains joueurs évoluent à haut niveau comme Youssef Kabbaj en ligue junior en Ontario, la province voisine.
Dans le vestiaire d’une patinoire de Montréal, Adil El Farj et Saad Tawfiq, le capitaine de l’équipe, font la connaissance de deux nouvelles recrues. Mohamed Bouhdid, policier, et le jeune Idriss Talbi. Mohamed Bouhdid retourne le maillot dans tous les sens et sourit. Saad le capitaine se souvient de la première fois qu’il l’a enfilé: “J’ai chialé.”
En 2008, l’équipe est constituée pour participer à un tournoi panarabe organisé par les Emirats Arabes Unis. Ils reviennent avec la médaille de bronze autour du cou et avec la satisfaction d’être la seule équipe composée de natifs, sans joueurs étrangers en son sein.
Saad Tawfiq réalise un rêve d’enfant. A 5 ans, poussé par son père, il chausse ses premiers patins. “C’était une façon de comprendre ce qu’est le Canada, le pays, sa culture. Quand tu joues au hockey 7 jours sur 7 dehors en hiver, tu te rapproches des Québécois, des Canadiens, mais malgré tout tu restes quand même Marocain”, explique le jeune entrepreneur.
Sur la glace, Idriss, 15 ans, patine à toute vitesse, récupère le palet et file vers le but. Un peu plus haut, dans les gradins, son papa Abdellah Talbi, le regarde avec émotion. Arrivé il y a 10 ans, M.Talbi se souvient de l’insistance de son fils pour s’inscrire au hockey: “J’avais peur qu’il tombe. Et surprise, il s’est mis à faire des huit, à patiner, raconte-t-il, c’est une fierté pour toute la famille”.
Quand il rentre au Maroc, Saad Tawfiq aime voir les petits joueurs du pays: “Je suis jaloux d’eux. J’aurais aimé être un petit Marocain qui regarde un grand Marocain jouer au hockey, ça motive, ce que je n’avais pas quand j’étais jeune”.
De son côté, Adil a foulé le sol marocain pour la première fois après 21 ans d’absence, au nom du hockey et avec dans ses bagages, son équipement.