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L’Université sera également sous la loupe des experts du CSEFRS qui vont évaluer les programmes d’intégration et de productivité des universités ainsi que les écoles doctorales, les critères référentiels et les méthodes d’évaluation de ces établissements.
S’agit-il d’une évaluation de plus puisque les rapports et les études sur le système éducatif national ne manquent pas ? « Il s’agit d’une évaluation thématique qui va traiter des secteurs qui n’ont jamais été évalués auparavant comme l’enseignement de la langue aux enfants des MRE et l’amazighité, les écoles communautaires et l’université », nous a précisé Mohamed Sadouki, chercheur dans le domaine de l’éduction. Et d’ajouter : « Rendre compte ou plutôt produire des informations indépendantes et transparentes sur l’école ne peut que favoriser la qualité du débat public sur l’éducation et sa réforme ». Ceci d’autant plus que l’évaluation fait partie des prérogatives du Conseil qui a pour mission de procéder à des évaluations globales, sectorielles ou thématiques des politiques et programmes publics dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique, de la formation des cadres et de la formation professionnelle, en appréciant ses performances pédagogiques et financières compte tenu des objectifs qui lui sont assignés tout en se référant aux normes internationales en la matière.
Pourtant, notre source reste sceptique, d’autant que le timing choisi pour lancer cette mesure est inopportun. En effet, elle se demande pourquoi le Conseil procède à une telle évaluation alors que Rachid Belmokhtar, ministre de l’Education nationale, est en train de lancer la réforme du secteur. Lors d'une conférence qui s’est tenue en juin dernier, il a, en effet, déclaré qu’il comptait mettre en place des solutions sur le moyen et le long termes sans attendre que la Vision 2030 pour la réforme de l’enseignement n’aboutisse. Le ministre a décidé de mettre l’accent sur les quatre premières années du primaire, de revoir la pédagogie de l’enseignement dispensé et une remise à niveau du corps enseignant.
« Le programme d’évaluation du Conseil sera-t-il destiné à évaluer et à suivre ces mesures prises ou ne fait-il pas partie du programme ? », s’est interrogé Mohamed Sadouki. Et de poursuivre : « Chaque gouvernement veut mettre en place une réforme de l’éduction à sa mesure et, du coup, tous les diagnostics ou études qui ne correspondent pas à sa conception de réforme seront jetés à la poubelle ».
Mais il n’y a pas que le timing qui pose problème. L’utilité d’un tel programme le fait également. Notre source se demande à quoi va servir le diagnostic du Conseil alors qu’il s’agit d’un établissement purement consultatif et que ses décisions et recommandations ne s’imposent pas obligatoirement au gouvernement. « Il y a un déficit juridique concernant le fonctionnement du CSEFRS. Ces décisions et recommandations n’engagent en rien l’Exécutif alors qu’elles doivent constituer un cadre de loi contraignant », nous a-t-elle précisé. Des propos confirmés par les agissements de l’actuel gouvernement qui ne semble pas porter ledit Conseil dans son cœur comme en atteste le fait que leurs relations ne sont pas au beau fixe. Elles sont tendues et conflictuelles. En fait, et pas plus tard qu’en juillet dernier, Lahcen Daoudi, ministre de l’Enseignement supérieur, n’avait pas hésité à émettre des réserves quant aux propositions du CSEFRS relatives à la réforme de l’enseignement supérieur et à exprimer son désaccord avec la vision de Omar Azziman. Un ressentiment du ministre qui s’est accentué après le débat houleux qui a eu lieu entre les membres du PJD et ceux du Conseil supérieur, rapportent plusieurs sources médiatiques.
Notre source estime aussi que le fait de faire une évaluation complète des forces et faiblesses du secteur de l’éduction et présenter une grille d’analyse et un panorama faisant apparaître des sujets susceptibles d’être explorés de manière plus approfondie n’est pas possible au Maroc tant qu’il n’existe pas d’instance nationale indépendante. « Il est temps de soustraire le dossier de l’éduction des mains des politiques. Il ne s’agit pas d’une simple question technique à régler avec des prises de mesures à caractère purement politique. Nous avons besoin d’une stratégie globale, intégrée et permanente et non de réformes qu’on remise à chaque changement de gouvernement », a-t-elle conclu.