-
Premier Forum parlementaire annuel pour l'égalité et la parité
-
La souveraineté de l'industrie nationale mise à mal
-
La retraite du CDH à Rabat, un conclave de réflexion et d’échange sur l’état et le devenir du Conseil
-
Le rôle de la communauté internationale dans la promotion des droits de l’enfant palestinien, au centre d'une conférence à Amman
-
Le CESE préconise l'instauration d'un système obligatoire unifié entre les différents régimes d'assurance maladie
Histoire
Pour notre interlocuteur, il faut revenir en arrière pour comprendre la situation actuelle du stress hydrique. D’après lui, dans les années 1960-1970, notre pays a été confronté au problème des infrastructures hydrauliques (faible nombre de barrages) en plus de la variabilité climatique et hydrologique. Et c’est pourquoi il y a eu, selon lui, le lancement de la politique des barrages dont l’objectif a été de développer le secteur de l’irrigation. «En effet, en 1964, S.M le Roi Hassan II fit de l'irrigation d'un million d'hectares un projet majeur de son règne, en consacrant d'énormes investissements au développement de l'infrastructure hydraulique.
Nous appelons énergiquement à davantage de coordination et de cohérence entre la politique hydrique et la politique agricole, surtout pendant les périodes de pénurieCependant, malgré l’abondance des ressources dans les années 70, il restait encore une population qui avait des problèmes à accéder à l’eau potable, notamment dans les zones rurales, et faisai recours aux eaux des sources et des puits. Mais, en général, la situation n’a pas été dramatique et s’est améliorée considérablement dans les années 90.
Discours du Trône
A souligner également que la planification dans le domaine de l’eau a été à la charge du ministère des Travaux publics avec les autres intervenants du secteur tels que les ministères de l’Intérieur, de l’Agriculture et des Finances», a-t-il rappelé. Et de poursuivre : « Avec la mise en place des infrastructures nécessaires (grands, moyens et petits barrages, stations de dessalement), on est passé à une autre situation marquée par la multiplication du nombre d’infrastructures et la rareté de l’eau accentuée par une demande en croissance et le changement climatique. De plus, le Maroc s’est lancé dans des programmes agricoles ambitieux liés à la disponibilité des ressources en eau. Situation qui pèse lourdement sur cette ressource et met davantage de pression sur les autres utilisations de l’eau, notamment celle potable.
Prise de décision
Dans le même sens, notre interlocuteur nous a précisé que dans un secteur où il existe différents utilisateurs et divers intervenants, la prise de décision semble très difficile surtout pour une ressource vitale telle que l’eau. En effet, chaque secteur a ses propres orientations qu’il défend fortement. A cet effet, le Plan national de l’eau, qui est le document de référence de la planification de l’eau à l’échelle nationale, essaie de répondre aux attentes des différents intervenants. Ce document, qui est un prolongement de la Stratégie nationale de l’eau, est élaboré selon une approche participative et concertée impliquant plusieurs intervenants au niveau national conformément aux dispositions de la loi 36-15 et au décret n°2-18-339. Malheureusement jusqu’à ce jour-là, ce document n’a jamais vu le jour malgré la situation hydrique critique de notre pays. De plus, on observe qu’il y a aussi des écarts importants dans la réalisation de certains projets structurants liés à la prise de décision.
Nécessité des réformes
Ainsi, et face à ces défis majeurs, il est nécessaire de mettre en œuvre des réformes institutionnelles, réglementaires et financières pour réussir toute planification des ressources en eau, explique notre interlocuteur. «Ces réformes doivent en premier lieu renforcer et appuyer les entités de planification et de gestion de l’eau, à savoir la Direction générale de l’hydraulique, qui reste un département très sensible vu le rôle qu’il joue dans l’accompagnement des différents secteurs dans leur développement socioéconomique. Ce département a malheureusement changé de statuts 5 fois au bout de 5 ans (de ministère de l’Eau jusqu’à Direction générale actuellement)», a-t-il souligné.
Pour Mahmoud Zemzami, la solution du problème de l’eau au Maroc est entre les mains de la Direction générale de l’hydraulique qui dispose d’une cartographie des quantités d’eau disponibles, d’une vision des infrastructures dont on a besoin et des orientations stratégiques du pays pour tous les secteurs.
Il est aussi important d’entamer des réformes institutionnelles et organisationnelles via la dynamisation des organes de concertation et de coordination, dont certains, malheureusement, ne se sont jamais réunis depuis des années. Côté législatif, et malgré les acquis, le secteur nécessite des réformes concernant essentiellement la publication de certains textes d’application de la loi 36-15, notamment ceux liés au dessalement de l’eau de mer. En effet, le Maroc a entamé un programme ambitieux dans ce sens pour atteindre 1 milliard de m3 en 2050.
«La Direction générale de l’hydraulique a l’expertise et le savoir-faire pour mieux gérer ce dossier, mais il faut lui accorder les pleins pouvoirs de décision », a-t-il conclu.
Hassan Bentaleb