Les scientifiques estiment que l'eau sèche pourrait être utilisée notamment pour combattre le réchauffement climatique en absorbant et en piégeant du dioxyde de carbone. Des tests ont montré que l'eau sèche absorbe trois fois plus de dioxyde de carbone que l'eau ordinaire. L'eau sèche peut aussi stocker du méthane et augmenter le potentiel énergétique du gaz naturel.
Le docteur Ben Carter de l'Université de Liverpool a présenté ses recherches sur l'eau sèche lors des 240e rencontres de la American Chemical Society (la plus grande société scientifique du monde) à Boston. Ce n'est pas lui l'inventeur du concept, mais deux scientifiques français du Collège de France, Pascale Aussillous et David Quéré, il y a une dizaine d'années. Leurs travaux avaient été publiés alors dans la revue Nature.
Ce que le docteur Ben Carter a réussi à faire avec son équipe est de rendre l'eau sèche utilisable. "Il n'y a rien d'équivalent à cela. Nous pouvons, je l'espère, voir dans l'avenir l'eau sèche avoir un grand impact", explique-t-il. Les utilisations possibles de cette eau emprisonnée sont innombrables. Ainsi, l'équipe du docteur Carter a utilisé cette substance comme catalyseur pour accélérer la réaction entre l'hydrogène et l'acide maléique. Cette réaction produit un autre acide, l'acide succinique, qui est un matériau de base pour la fabrication de médicaments, d'ingrédients alimentaires et de produits de grande consommation. La fabrication de l'acide succinique devient beaucoup plus facile et bien moins coûteuse notamment en énergie.
Enfin, la technologie d'enrobage permettant la fabrication de l'eau sèche pourra aussi être utilisée dans l'avenir pour créer des versions sèches de produits liquides polluants ou dangereux comme le pétrole et de le transporter ou les stocker en réduisant considérablement les risques.