La reprise du chef-lieu de la province d’Anbar, passé en mai dernier sous la coupe de l’EI, constituerait l’une des plus importantes victoires pour l’armée face aux djihadistes, qui se sont emparés d’un tiers du territoire irakien en 2014.
Les troupes régulières sont positionnées à 300 mètres du siège des autorités provinciales, l’objectif principal de l’offensive lancée le 22 décembre, selon Sabah al Noumani, porte-parole des forces antiterroristes qui dirigent les opérations.
“Nous espérons atteindre l’enceinte d’ici 24 heures”, a-t-il dit à Reuters.
“Des engins explosifs se trouvent partout dans des habitations et le long des routes. Il faut tout nettoyer. Une surveillance aérienne nous aide à repérer des voitures piégées et des kamikazes avant qu’ils nous atteignent”, a-t-il ajouté.
Ramadi, chef-lieu d’une région majoritairement sunnite, se trouve à seulement deux heures de route de la capitale irakienne.
Si l’offensive de l’armée réussit, il s’agira de la deuxième grande ville regagnée par l’armée régulière après Tikrit, au nord de Bagdad, repassée aux mains du gouvernement en avril dernier.
L’objectif suivant des autorités est la prise de Mossoul, qui priverait l’EI du plus grand centre de population sous son contrôle en Irak et en Syrie et le couperait d’une source importante de fonds.
Au cours de la nuit de vendredi à samedi, les soldats ont progressé dans le quartier de Hoz, qui abrite ces installations, a fait savoir Yahya Rasoul, porte-parole du commandement des opérations conjointes.
“Les forces antiterroristes se trouvent dans un rayon de 800 mètres autour du complexe gouvernemental”, a-t-il dit.
“Les frappes aériennes ont aidé à faire exploser les engins et les pièges laissés dans les maisons, ce qui a facilité notre avancée”, a-t-il ajouté.
D’après lui, la plupart des civils toujours présents à Ramadi, chef-lieu de la province d’Anbar, ont trouvé refuge dans l’hôpital de la ville, qui ne sera pas pris pour cible par l’armée.
“La priorité de cette campagne est d’éviter de faire des victimes parmi les civils et nos soldats, peu importe le temps qu’il faudra”, a également déclaré Yahya Rasoul.
Mercredi, des hauts gradés avaient déclaré que cette campagne lancée la veille, avec le soutien aérien de la coalition conduite par les Etats-Unis, pourrait durer plusieurs jours encore.
“Nos troupes avancent maintenant en direction de leurs cibles mais elles ont été ralenties parce que ces criminels ont tout piégé”, a quant à lui affirmé le commandant Sami al Aridhi.
Les milices chiites soutenues par l’Iran, qui ont pris une part importante dans d’autres offensives, sont cette fois-ci restées à l’écart pour éviter d’alimenter le ressentiment des habitants de cette région majoritairement sunnite.
Selon le gouvernement de Bagdad, le contrôle de la ville sera assuré par une police locale et une force tribale sunnite une fois que l’EI en aura été délogé.