-
Une délégation de sénateurs français salue l'élan de développement à Dakhla
-
Les communes de Lagouira et Bignona décident de renforcer leurs capacités institutionnelles et techniques
-
Inondations en Espagne. Fernando Grande-Marlask : Le soutien du Maroc illustre la profondeur des relations entre les deux pays
-
Nécessité d’une révision globale du secteur des médias, distribution équitable des investissements dans les régions, situation critique des ressortissants marocains au Mozambique, entre autres problématiques abordées par les deux Groupes d’opposition
-
Document coûteux, validité limitée et portée internationale modeste: Cher, trop cher passeport
Rejeté par l'Egypte profonde et lâché par l'armée, il vient d'être abandonné par les grandes puissances.
Face à la contestation croissante, Barack Obama est intervenu directement dans la crise mardi soir, estimant que le changement politique devait débuter immédiatement en Egypte.
Le président américain a fait une brève allocution depuis la Maison blanche, après un entretien téléphonique d'une demi-heure avec Hosni Moubarak.
« Ce qui est clair et ce que j'ai indiqué au président Moubarak est que mon sentiment est que la transition politique doit être profonde, qu'elle doit être pacifique et qu'elle doit commencer maintenant », a dit Obama.
L'hôte de la Maison blanche a également noté qu'Hosni Moubarak a lui-même reconnu la nécessité de changements et a admis l'impossibilité de maintenir un statuquo.
Ce dernier a, néanmoins, tenu à réaffirmer sa volonté de demeurer au pouvoir jusqu'à la fin de son mandat mais qu'il n'en briguera pas un septième mandat lors de la prochaine présidentielle en septembre.
Ce qui semble impossible au regard des demandes pressantes de la rue et de l'ensemble des forces politique égyptiennes.
Exit donc Moubarak. L'histoire retiendra que ses 30 ans de règne ont été catastrophiques pour l'Egypte, qu'il a menée d'une main de fer, bâillonnant l'opposition politique, muselant les médias, restreignant drastiquement les libertés par le biais de l'état d'urgence, une loi d'exception prise au nom de la lutte contre les islamistes mais qui a fini par devenir un instrument commode pour justifier et couvrir la répression. Au plan diplomatique, le raïs a bradé tout l'héritage nationaliste légué par Nasser. En contrepartie d'une aide de quelques milliards de dollars et d'une illusion que le Caire est une capitale incontournable dans le règlement de la crise du Proche-Orient, Hosni Moubarak est devenu un sous-traitant forcené de la politique américaine dans la région et il a conforté toutes les positions d'Israël en lui ouvrant une importante ambassade et en l'appuyant dans son blocus meurtrier de la Bande de Gaza.
Reste que si toutes les années de terreur ont bloqué l'évolution politique de l'Egypte, elles ont eu un autre effet, positif celui-là : forger la conscience politique des populations, notamment les jeunes. Du règne de Hosni Moubarak - le seul qu'ils ont connu - ils n'ont rien obtenu : ni libertés démocratiques, ni emplois, ni perspectives de promotion sociale. C'est pourquoi ils ont été aux avant-postes de la révolte d'aujourd'hui qu'ils entendent bien transformer en une révolution aussi importante que celle de 1952 qui vit la naissance de la République égyptienne.
Autre gérontocrate arabe à subir actuellement l'ire de ses concitoyens, le président yéménite Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a annoncé hier qu'il renonçait à briguer un nouveau mandat et fait des concessions à l'opposition, sous la pression de la rue influencée par les exemples tunisien et égyptien.
Il a, en outre, annoncé le report des élections législatives prévues pour le 27 avril et dont la tenue en l'absence d'une réforme politique était contestée par l'opposition.
M. Saleh a précisé qu'il avait décidé le « gel des amendements constitutionnels dans l'intérêt national ».
Les députés devaient examiner le 1er mars une révision constitutionnelle proposée par les parlementaires du Congrès populaire général (CPG, au pouvoir) susceptible d'ouvrir la voie à une élection à vie du président.
Un amendement visait à supprimer la limitation à deux du nombre des mandats consécutifs du président.
A l'instar de ce qui s'est passé en Syrie et ce qui allait advenir en Egypte, M. Saleh est soupçonné de vouloir transmettre le pouvoir à son fils aîné Ahmed, chef de la garde républicaine, unité d'élite de l'armée.
Autre signe avant-coureur des convulsions qui secouent le Proche-Orient depuis la Révolution du jasmin en Tunisie, le limogeage mardi du Premier ministre jordanien par le Roi Abdallah II afin de calmer la rue qui réclamait le départ du chef de l'Exécutif, mais l'opposition a critiqué le choix de son remplaçant et promis de nouvelles manifestations.