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L’Université face
à la violence
Selon des sources concordantes, l’Université Sidi Mohammed Benabdallah de Fès a été secouée, jeudi dernier, par des actes de violence. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que pareils évènements s’y produisent. Ce n’est aussi pas le seul établissement universitaire national à avoir été marqué par un tel phénomène. La violence dans les Universités marocaines est devenue ces derniers temps un sérieux fléau qui préoccupe les étudiants. Ces derniers souffrent, en effet, d’une peur permanente où qu’ils se trouvent ; leur vie est menacée par des agressions qui peuvent les surprendre à tout moment dont l’enceinte comme à l’extérieur des campus. La haine, la violence et l’intolérance ont atteint un niveau extrême. Les parents vivent également une situation cauchemardesque. La compréhension de ce phénomène n’est pas simple et nécessite un débat au sein de la société pour mettre fin à ces comportements et attitudes pathologiques et redonner à l’université marocaine son rayonnement culturel. Cet espace estudiantin n’est pas seulement un endroit de l’expression libre mais aussi une aire de l’animation culturelle pour organiser des expositions artistiques et initier des activités littéraires et des conférences.
Pour analyser le phénomène de la violence, une approche scientifique et objective devient de plus en plus indispensable. La pauvreté, la marginalisation, la provocation, le mépris, la répression et l’absence d’encadrement sont tous des facteurs inhérents à la société et qui aggravent l’état sécuritaire de l’Université. Parmi les causes de la violence liées à la psychosociologie de l’étudiant lui-même, on peut en dégager trois des plus pertinentes: le rejet du pluralisme et de la différence, l’arrogance et l’absence de liberté.
Le rejet du pluralisme et de la différence : Ce facteur est le plus répandu surtout chez quelques groupes bien connus pour leur culture d’exclusion et d’éradication. Leurs principes et dogmes sont si fragiles qu’ils ne peuvent pas supporter l’autre opinion et la différence. L’école ne présentait qu’un seul «modèle» et l’apparition d’autres idées ou doctrines est une vraie hérésie que l’on doit combattre, selon la rhétorique de ces groupes.
L’arrogance : Ce deuxième facteur est le résultat naturel de plusieurs décennies de politiques publiques fondées sur la discrimination, l’exclusion et le mépris de quelques groupes, donnant vie à un racisme sous-jacent. Les institutions officielles, enseignants, responsables politiques, voire les doctes prônent cette idéologie comme modèle idéal. Sur un autre niveau, un grand nombre de privilèges pécuniaires et politiques sont accordés par l’Etat à des groupes précis, ce qui nourrit chez eux le sentiment d’être des « super-citoyens » pour qui tout est permis, y compris le droit de se comporter avec arrogance à l’égard des autres étudiants.
Il s’agit de l’absence de liberté qui est un facteur aussi important que les deux premiers. Les activités organisées par les étudiants ont toujours rencontré l’hostilité des autres groupes et les blocages de l’administration universitaire outre les tentatives de perturber leur déroulement ainsi que la destruction des moyens de communication (journal mural, affiches...). Les organisateurs de ces activités essuient régulièrement des injures et agressions physiques de la part d’autres étudiants, acquis aux doctrines adverses. L’Etat doit faire toute la lumière sur les événements qui ont ensanglanté les universités marocaines. La relation doit être fondée sur la base de principes démocratiques et pacifiques, en œuvrant pour le respect des valeurs de tolérance et de liberté. L’administration doit prendre au sérieux les plaintes des étudiants confrontés à des menaces. La justice doit également examiner les plaintes déposées alors que la police est appelée à intervenir hors de l’enceinte universitaire, mais aussi à l’intérieur pour empêcher les attaques sauvages, au moyen de gourdins, de chaînes et d’armes blanches. Les étudiants sont contraints de réagir pour se protéger et se défendre. Les interventions souples et sérieuses ne donneront aucun prétexte à des étudiants armés. Ils sont priés d’user de moyens pacifiques pour défendre les droits individuels et collectifs et combattre les injustices, le racisme et la violence. Les violences policières à l’encontre des étudiants et l’usage de la torture et autres traitements inhumains, cruels ou dégradants et la haine ne cessent de ternir notre image et celle de l’enseignement supérieur. L’on doit dénoncer les arrestations et détentions arbitraires, ainsi que le silence des organisations marocaines des droits humains sur ces graves événements sans oublier le rôle de la presse qui minimise souvent la gravité des faits.