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Comme à l’accoutumée, la dépêche de l’APS est bourrée de verbiage creux et de langue de bois. A titre d’exemple, elle a estimé que l’appel de l’Algérie « dénote son attachement à cet édifice maghrébin et sa conviction de l'importance de l'intégration maghrébine dans toutes ses dimensions » ou que « l'Algérie a toujours été confiante quant à la capacité de l'UMA de peser de tout son poids sur les rapports de force, tant au niveau régional qu'international», ou encore « mue d'une conviction exprimée à maintes reprises et dans plusieurs occasions quant à l'impératif de relancer cette organisation maghrébine et de réactiver ses instances tout en donnant une impulsion à l'action commune entre ces cinq pôles, l'Algérie a adressé une correspondance au Secrétaire général de l'UMA pour l'organisation d'une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union dans les meilleurs délais ».
« Cet appel n’est qu’une fuite en avant », nous a déclaré Moussaoui Ajlaoui, expert associé à l’AMES-Center à propos de la proposition algérienne.
Selon lui, Alger a été prise de court par la proposition faite par S.M le Roi Mohammed VI dans son discours à l’occasion du 43ème anniversaire de la Marche Verte dans lequel le Souverain avait appelé « au dialogue direct et franc avec l’Algérie sœur, afin que soient dépassés les différends conjoncturels et objectifs qui entravent le développement de nos relations et avait proposé à cette fin « la création d’un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation. Le niveau de représentation au sein de cette structure, son format, sa nature sont à convenir d’un commun accord ».
« L’appel algérien n’est donc en fait qu’une lecture négative de la proposition Royale», a précisé Moussaoui Ajaloui.
D’après lui, l’Algérie a, dans un premier temps, gardé un lourd silence, car elle a été surprise par la proposition marocaine dont la force réside dans le fait que le Souverain a mis l’accent sur le patrimoine commun entre les deux peuples (religion, histoire et lutte contre le colonialisme). L’importance de la proposition Royale réside également dans le fait qu’elle repose sur les derniers rapports du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et du Conseil de sécurité. Lesquels assurent que la question du Sahara est un conflit régional dont la solution ne peut être envisagée sans un dialogue entre Rabat et Alger. «La proposition Royale est en fait une réponse favorable aux appels internationaux», a-t-il précisé. Et d’ajouter : «L’Algérie a tergiversé et a gardé le silence jusqu’à ce que des voix algériennes honnêtes aient salué la main-tendue du Maroc pour un dialogue franc et direct. C’est alors que le ministère algérien des Affaires étrangères a autorisé une source anonyme à faire accroire que l’appel marocain est un non-événement ».
Notre interlocuteur a, par ailleurs, rappelé que la proposition du Maroc a été saluée par plusieurs pays à travers le monde, ceci d’autant plus qu’elle est assortie d’une proposition de mise en place d’un mécanisme politique conjoint, ce qui en prouve la crédibilité et la sincérité.
Devant pareille situation, l’Algérie a opté, selon Moussaoui Ajaloui, pour la politique de la fuite en avant en appelant à la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères d’une institution qui est paralysée depuis des années. Ceci d’autant plus que la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UMA ne servira à rien, car le Maroc n’a pas de problèmes avec la Tunisie, la Mauritanie ou la Libye.
Drôle de paradoxe
En outre, la frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc est fermée depuis 1994. Promises par l’article 2 du Traité d’Union, la zone de libre-échange et la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux restent donc purement théoriques. Quant au Conseil suprême – l’instance de décision de l’UMA, composée des cinq chefs d’Etat –, il ne s’est pas réuni depuis 1994. De toute l’architecture institutionnelle imaginée à Marrakech, c’est donc finalement le secrétariat général, basé à Rabat, qui parvient, tant bien que mal, à entretenir un semblant de flamme maghrébine. Mais ses moyens et ses possibilités d’action sont fort limités.
Blocage institutionnel
Outre le problème artificiel créé de toutes pièces par l’Algérie autour de la question du Sahara, les raisons de cet immobilisme sont également à rechercher du côté de l’organisation institutionnelle trop rigide de cette institution.
Au sommet de son édifice, le Conseil présidentiel, qui est la clé de voûte du système, se retrouve l’otage de la volonté de ses membres, c’est-à-dire sans pouvoir réel, puisque chaque Etat dispose d’un veto dont il peut user et abuser, bloquant ainsi tout le système.
Ce blocage du principal organe de décision de l’UMA a fait dire à l’actuel président tunisien Beji Caid Essebsi du temps où il était ministre des Affaires étrangères, (1980-1986) que « l’UMA n’est ni le Grand Maghreb des Etats ni celui des peuples mais plutôt celui des chefs d’Etat. Il suffit à l’un d’eux de s’abstenir d’assister ou de se faire représenter à une réunion du Conseil présidentiel pour que tout soit bloqué et que l’UMA soit condamnée à la paralysie».
On ne peut que déplorer dans ces conditions le faible nombre de conventions multilatérales entrées en vigueur, en raison du principe de l’unanimité au double niveau de la ratification et de l’application.
En effet, sur les 28 conventions signées figurant sur le site officiel de l’UMA, seules 6 ont été ratifiées à ce jour.