L’aide au développement manque de transparence

La crise économique a réduit les ressources


Hassan Bentaleb
Samedi 23 Février 2013

L’aide au développement manque de transparence
L’argent manque pour l’aide au développement. La crise économique et financière est passée par là. Entre 2008 et 2012, les fonds alloués aux pays de la région MENA ont été réduits d’environ 60%. Si la situation du Maroc n’est pas alarmante, le pays demeure néanmoins tributaire de l’aide internationale compte tenu de la demande grandissante en ressources pour financer son développement. Une situation qui pousse les bailleurs de fonds et les donateurs à revoir les conditions et les procédures mises en place pour préparer, acheminer et suivre l’aide au développement  ainsi que les mécanismes de contribution de ces aides, leur cohérence et efficience sur le terrain. Des questions auxquelles a tenté d’apporter des réponses la table ronde organisée par le Bureau du coordinateur résident des Nations unies au Maroc, hier à Rabat.
Ainsi pour le représentant de l’OMS au Maroc, de nouveaux acteurs se sont mis sur les devants de la scène internationale en mobilisant des fonds considérables, ce qui a chamboulé les anciens schémas d’aide et  posé de nouvelles problématiques comme celle de la légitimité.
Une évaluation que partage le représentant de l’ambassade  luxembourgeoise à Rabat qui estime que  le financement ne pose pas problème au Maroc. Ce sont les ressources humaines qualifiées en termes de savoir-faire et d’expertise qui font défaut. Pour lui, la question de financement exige aujourd’hui, notamment dans un contexte de crise et des révoltes, un rééquilibrage et une nouvelle orientation des fonds alloués en exigeant plus d’efficacité et de concret. Même son de cloche de la part du représentant des Nations unies qui a précisé que le monde  a connu dernièrement une série d’événements qu’il faut intégrer dans les politiques d’aide au développement dans les années à venir. L’intervenant fait allusion au contexte du Printemps arabe, de la crise économique et celui de l’accroissement de la population mondiale qui a atteint 7 milliards.
D’après lui, la problématique de financement trouvera son issue dans l’innovation. A ce propos, il a appelé le secteur privé qui demeure, selon lui, à la marge du processus de développement social à jouer son rôle, et prôné une intensification du partenariat Sud-Sud et de la coopération triangulaire.  Pour sa part, le représentant de la FAO a regretté le manque de collaboration et de coopération entre les bailleurs de fonds, ce qui mène à une importante perte d’argent et d’efforts.
A cette occasion, il a fait savoir que la FAO au Maroc a été touchée par la crise et qu’elle a été obligée de procéder à travers des expériences pilotes menées au niveau local avec de petits budgets mais qui restent insuffisantes.
Des propos qui ne semblent pas du goût de Fatima El Kesri, assistante coordination-coopération à la délégation de l’UE au Maroc, qui a affirmé qu’une plate-forme de coordination existe déjà depuis 2002 et que des groupes communs ont été mis en place depuis 2008. Pour elle, ce qu’il faut, c’est la capitalisation et le renforcement des cadres existants.
Bruno Pouezat, coordonnateur résident des Nations unies au Maroc, n’a pour sa part, pas caché son inquiétude face à la montée en puissance des fonds en provenance de la Chine et des pays du Golfe. Selon lui, ces fonds échappent aux mécanismes de transparence et de redevabilité exigées par la Déclaration de Paris en 2000 qui garantit aux citoyens la bonne utilisation de cet argent.
Il a donc appelé, lui aussi, à une révision des mécanismes de financement garantissant la transparence et la bonne gouvernance.


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