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Peut-être qu’on n’y a pas suffisamment prêté attention : l’activité économique globale au deuxième trimestre a certes crû, mais, elle est tirée principalement, voire exclusivement, par le secteur agricole.
En effet, selon la note de conjoncture du mois de juillet du HCP, la croissance économique, après avoir été de 3,8% au premier trimestre, se serait établie au deuxième trimestre de l’exercice en cours, à 4,3%, en rythme annuel, sous-tendue par une forte progression de la valeur ajoutée agricole.
En revanche, les activités non agricoles marquent pour leur part peu de dynamisme. Et ce, en raison des faibles performances de l’industrie nationale et du ralentissement des activités tertiaires, notamment les services non marchands.
Cette tendance positive n’est pas du tout imputée au bon comportement de la demande intérieure, principal moteur de la croissance au Maroc, selon les experts du HCP qui précisent qu’elle serait restée terne au deuxième trimestre. Contrairement à ce qu’estime la Direction des études et prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l’Economie et des Finances, dans sa note de conjoncture relative à la même période (juillet). En effet, la DEPF, nage à contre-courant indiquant qu’«elle aurait maintenu une tendance positive en 2013, malgré le contexte international défavorable. Un contexte considéré, par contre, en légère amélioration par le HCP, en précisant que l’analyse des indicateurs conjoncturels des principaux partenaires commerciaux du Maroc montre une certaine éclaircie au deuxième trimestre 2013 (redressement de l’activité économique des pays avancés de près de 1,6%).
Les économistes du HCP expliquent le manque de vivacité de la demande intérieure par le fait qu’elle est restée pénalisée par la baisse de l’investissement productif, qui aurait atteint -2,7%, au lieu de 4,6%, une année auparavant. Cette contraction aurait principalement concerné l’investissement consacré aux activités de construction, les transactions immobilières ayant poursuivi leur phase de ralentissement conjoncturel, après avoir régressé de 7,8% au premier trimestre. La consommation des ménages, deuxième composante en compagnie de l’investissement de la demande intérieure, aurait pour sa part affiché une légère amélioration de 3,9% dans un contexte marqué par une hausse de 2,7% des revenus extérieurs et une augmentation de 2,5% des prix à la consommation.
Soulignant que cette légère accélération de la croissance n’est pas du tout due au bon fonctionnement du moteur habituel de croissance au Royaume, les experts du HCP expliquent que cette reprise de variations saisonnières est conjoncturelle.
Si le rythme d’évolution annuelle du PIB s’est légèrement accéléré, au deuxième «quarter» de l’année courante, cette évolution repose, principalement, sur les performances de l’agriculture.
Les économistes du HCP tirent la sonnette d’alarme en signalant qu’hormis le secteur primaire, les autres activités évoluent sur le rythme de la poursuite du ralentissement. Ainsi, selon la même source, les activités secondaires et tertiaires auraient affiché une progression de 1,8%, en variation annuelle, contre 4,5% au cours du même trimestre de 2012.
Seul bémol signalé sur ce plan, l’activité touristique aurait poursuivi sa reprise, réalisant une hausse de 4,6% de la valeur ajoutée après 3,7% au premier trimestre.
Par ailleurs, loin de l’analyse sectorielle, les auteurs de la note de conjoncture en question indiquent, entre autres, que les prix à la consommation ont enregistré une évolution modérée et que le rythme de croissance des prix s’est légèrement accéléré (2,5% contre 1,4% une année auparavant).
Sur le plan financier, le HCP attire aussi l’attention sur l’état des lieux alarmant du marché monétaire, en soulignant que le déficit de liquidité s’est creusé au deuxième trimestre, après un léger desserrement d’étau au début de l’année. Et d’ajouter que les taux d’intérêt directeurs sont restés stables, alors que ceux des adjudications des bons de Trésor se sont légèrement accrus. Cette pression à la hausse est surtout liée, selon les experts financiers du HCP, à l’accroissement du besoin de financement sur le marché monétaire. Le dernier emprunt du Trésor sur le marché international n’a eu qu’un effet limité sur la baisse des tensions sur les taux d’intérêt.
S’agissant du marché boursier, la même source indique qu’il poursuit sa tendance baissière creusant encore plus ses pertes annuelles.
Pour ce qui est des perspectives, le HCP prévoit que la croissance économique nationale devrait maintenir le même rythme au troisième trimestre (4,2%); elle devrait s’établir autour de 4,4% pour l’ensemble de l’exercice.
La valeur ajoutée agricole progresserait de 19,4% alors que les activités non-agricoles afficheront un affermissement de 2,1%.
Reste à dire que sans une véritable reprise de ces activités, les Marocains doivent s’attendre à une année blanche pour l’économie nationale en 2014.