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En effet, d’après le dernier bulletin mensuel de statistiques des finances publiques de mai 2013 publié par la Trésorerie générale du Royaume, les recettes ordinaires qui se sont élevées à 78,98 MMDH, sont en légère diminution (-0,8%) par rapport à leur niveau de mai 2012. Cette baisse, qui reflète une quasi-stagnation, est attribuable à la baisse des recettes douanières de 6,3% due à une diminution des droits de douanes de 19,1% et à celle des impôts directs de 5,2%, qui résulte d’une diminution de l’impôt sur les sociétés (IS) de 15,4%, alors que l’impôt sur le revenu est en hausse de 5%.
Cette quasi-stagnation au niveau des entrées, a été accompagnée par une importante augmentation des dépenses.
Selon ledit bulletin, les dépenses ordinaires ont ainsi augmenté de 8,9% par rapport à leur niveau de mai 2012, pour atteindre 93,76 milliards de DH. Cette hausse a été tirée principalement par les dépenses de biens et services, hors dépenses du personnel, qui ont augmenté de 44,7%, et les dépenses d’intérêt sur la dette intérieure, qui ont enregistré une hausse de 11%.
A cette hausse s’est ajoutée celle des dépenses d’investissement qui ont atteint 18,2 MMDH, contre 15,8 MMDH à fin mai 2012, soit une augmentation de 15,6%.
Dans le détail, la forte hausse des dépenses de biens et services hors dépenses du personnel trouve son explication, notamment, dans la hausse de 31% des transferts à la Caisse marocaine de retraite (CMR), qui sont passés de 2,9 à 4,2 MMDH, ainsi que les transferts aux divers établissements et entreprises publics qui ont augmenté de 42%, passant de 3,7 à 6,4 MMDH, et ceux aux comptes spéciaux du Trésor qui ont augmenté de 46% passant de 0,7 à 1,3 MMDH.
Notons que sur le même volet, les dépenses de compensation à fin mai de l’exercice en cours étaient inférieures de 6,8% à leur niveau de mai 2012. Elles ont ainsi atteint 20 MMDH contre 21,4 MMDH à fin mai 2012. Une diminution qui a plusieurs explications, notamment, la baisse des cours du pétrole constatée depuis le début de l’année 2013, et la baisse de la consommation des produits pétroliers, qui a reculé de 8 à 10% au premier trimestre.
En substance, on peut retenir que les recettes douanières et de l’IS sont en baisse alors que les transferts aux établissements publics et les intérêts de la dette augmentent, ce qui a fait que le déficit du Trésor (28,8MMDH) est deux fois plus élevé qu’un an auparavant.
Il est à signaler que le taux de couverture des dépenses par les recettes ordinaires était en baisse à fin mai, 84% contre 93% un an auparavant, ce qui veut dire que la totalité des dépenses d’investissement, qui ont subi des coupes drastiques, et près de 75% des dépenses de compensation sont financées par l’endettement. Résultat, le Trésor serait obligé à avoir davantage recours à l’endettement. Un recours qui sera certainement externe au vu de la situation du marché intérieur, qui souffre déjà d’une insuffisance de liquidité.
Soulignons que, pour le compte des cinq premiers mois, le Trésor a bénéficié de divers prêts extérieurs pour un montant de 9,3 milliards de dirhams, dont 6,5 milliards auprès du marché financier international.
La conséquence directe de cet endettement sera un alourdissement des dépenses d’intérêt, qui représentaient déjà 10,6 MMDH, soit 11% des dépenses ordinaires à fin mai 2013.