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Le dossier Aït Ljid, l’étudiant de gauche assassiné en 1993 à Fès, retrouve le chemin de la justice après une longue léthargie. Mardi matin, les alentours de la Cour d’appel de Fès vivaient au rythme d’une mobilisation inhabituelle. Les forces de l’ordre se sont installées au cœur du Boulevard Hassan II et dans les ruelles mitoyennes. Etudiants, camarades, amis de feu Mohamed Aït Ljid étaient venus de partout exprimer leur vœu de voir la vérité enfin éclater, 25 ans après.
Pour la famille du défunt lynché à l’époque par un groupe d’étudiants islamistes sur la voie publique, à l’extérieur de l’enceinte universitaire, « l’heure de la vérité a sonné et nous souhaitons un procès équitable depuis le début de cette affaire, notre fils doit enfin reposer en paix ». Lahcen Aït Ljid poursuit sur un ton amer : « Nous ne voulons pas que nos enfants héritent de ce dossier et qu’ils soient contraints de continuer la lutte pour connaître la vérité. L’âme du martyr doit incarner le symbole de la résistance et le droit à la vie ».
Alors que le principal accusé Abdelali Hamieddine, actuel membre du secrétariat du PJD, est arrivé à la Cour d’appel accompagné de l’ancien chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, du maire du conseil de Fès et du dirigeant du parti Abdellah Bouanou, et d’autres « frères » dirigeants, les sympathisants de la cause de Benaïssa, notamment ses anciens camarades et de nombreux étudiants, scandaient depuis le début du sit-in des slogans appelant à « la vérité et rien d’autre que la vérité», « Non aux pressions exercées sur la justice », « Qui a tué le martyr ? », « Le crime est politique, nous voulons savoir qui en sont les exécuteurs et les commanditaires »… L’un des avocats du mis en cause a déclaré à la presse qu’il s’agit d’un procès politique « visant le concerné directement pour ses prises de positions politiques ». Une femme brandissait une pancarte, où on lisait : « Non à l’impunité ».
L’audience a également été marquée par la présence de Driss Hadrougui, le seul avocat qui poursuit l’affaire depuis ses débuts et le seul témoin en vie, Haddioui Khammar, également victime dans cette affaire, puisqu’il accompagnait son camarade Mohamed Aït Ljid dans le taxi intercepté par un groupe d’étudiants islamistes.
Cette première audience a pris fin sur un report du procès au 12 février prochain, la sortie de l’accusé dans un luxueux 4x4 noir et enfin le sourire immortel d’Aït Ljid sur une pancarte brandie par un jeune d’une vingtaine d’années.