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Il faut dire que la campagne agricole de cette année intervient dans un contexte particulier. Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le Royaume ont donné lieu à des inondations qui n'ont pas, toutefois, empêché les agriculteurs de cultiver leurs terres. Il sera, quand même difficile, de faire des projections sur l'année agricole tant que le début reste incertain pour les premières cultures. De surcroît, le régime fiscal particulier dont bénéficie ce secteur, sera prolongé jusqu'à fin 2013. A partir de l'année 2014, un nouveau dispositif sera mis en place, tenant compte des spécificités du secteur notamment pour ce qui concerne les petits agriculteurs tout en privilégiant les impératifs de l'équité fiscale et de la solidarité nationale. Le plus important, toutefois, c'est le démarrage du Plan Maroc Vert. C'est l'une des raisons, d'ailleurs, qui justifient la revue à la hausse de l'enveloppe budgétaire accordée par le projet de loi de Finances qui a été voté au Parlement. Cette enveloppe s'élève à 6.326.296.000 DH en hausse de 58% par rapport à l'année 2008. L'essentiel est consacré aux dépenses d'investissement. Il paraît, donc, clairement, que le Plan Vert aura un impact très positif sur les investissements agricoles.
Le plan d'action mis au point à cet effet pour les dix prochaines années sur la base d'une approche de développement intégré s'organise autour des deux piliers. Le premier porte sur le développement d'une agriculture à haute valeur ajoutée et à haute productivité tournée principalement vers l'exportation. Il sera ainsi procédé au lancement de 700 à 900 projets répartis entre 400.000 exploitations ciblées pour un investissement de l'ordre de 121,2 milliards de dirhams. Le deuxième pilier concerne la mise à niveau solidaire du tissu de production au profit de 600.000 à 800.000 exploitants ciblés à travers 300 à 400 projets pour un investissement de l'ordre de 19,25 milliards de dirhams.
Ces investissements, conçus dans un cadre cohérent devant leur assurer l'efficacité nécessaire, seront complétés par des actions parallèles d'un coût total de 52,50 milliards de dirhams portant notamment sur la mise à niveau des périmètres d'irrigation.
Le volume total des investissements requis se trouve porté à près de 193 milliards de dirhams. La part revenant à l'Etat dans cet effort d'investissement est estimée à 68,60 milliards de dirhams, soit 35,5 % dont 23,69 milliards de dirhams ou 19,5 % au titre du premier pilier et 13,47 milliards de dirhams ou 70 % au titre du second pilier et 31,43 milliards de dirhams ou 59,9 % au titre des autres investissements.
Parallèlement, des actions d'accompagnement seront menées pour assurer le succès de la réforme, en particulier la création de l'Agence de développement agricole sous forme d'établissement public. Les autres réformes concernent l'agrégation du foncier,l'adoption d'une nouvelle politique d'irrigation en vue d'une plus grande rationalisation de l'utilisation des ressources hydrauliques consommées à hauteur de 80 % par le secteur agricole; la modernisation des circuits de commercialisation des produits, la dynamisation des organisations agricoles, le renforcement de la formation professionnelle, ainsi que l'amélioration de l'accès des agriculteurs aux innovations techniques et à des financements adaptés à leurs besoins.
Il est encore tôt d'évaluer la pertinence des choix, mais le Plan Vert initié par Aziz Akhenouch, ministre de l’Agriculture, ne pourra que donner une nouvelle dynamique à l'agriculture. L'objectif est de faire en sorte que celle-ci devienne un des moteurs de la croissance de l'économie nationale au cours des dix à quinze prochaines années avec des impacts considérables sur le PIB, l'emploi, les exportations et la lutte contre la pauvreté actuellement concentrée en milieu rural. En particulier, le PIB supplémentaire généré serait de 70 à 100 milliards de dirhams, le nombre d'emplois créés se situerait entre 1 et 1,5 million et le revenu de deux à trois millions de ruraux serait multiplié par deux.
L'objectif d'étendre le bénéfice des programmes retenus sans exclusive à l'ensemble des acteurs et des filières avec des approches adaptées aux contraintes spécifiques de chaque type d'acteur et de chaque filière, ce qui implique l'association de tous les opérateurs concernés. Le but est de s'attacher à résorber les insuffisances actuelles du secteur consistant notamment dans la faiblesse du tissu des acteurs et le statut foncier en se basant sur les expériences réussies à l'échelle mondiale. L'essentiel reste, cependant, de promouvoir l'investissement privé à grande échelle dans le secteur. Enfin, l'objectif et de mettre en œuvre effectivement 1.500 projets sur la base d'un modèle économique prédéfini.
kadimimohamed@yahoo.fr