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"En Algérie, la cybersécurité est traitée sous l’angle de la lutte contre la cybercriminalité et non pas de la protection des données", a expliqué Mme Lamalchi-Elkilani, également dirigeante de DataCompliance Afrique, société dédiée à l’accompagnement des entreprises en Afrique, en particulier au Maghreb, dans la mise et le maintien en conformité avec la nouvelle réglementation européenne en matière de protection des données personnelles, lors du 6e Sommet sur la cybersécurité tenu dimanche à Alger.
L’experte a donné une conférence sur l’impact du Règlement général de la protection des données personnelles (RGPD) sur les sociétés africaines, en expliquant que ses effets sur le continent sont inévitables et que l’Afrique ne pouvait échapper à une «adhésion» à cette nouvelle loi qui doit entrer en vigueur le 25 mai prochain, rapporte la MAP.
Le RGPD, qui prévoit de nouvelles dispositions relatives à la protection des personnes physiques et leurs données personnelles, présente des enjeux importants pour les pays africains, en ce sens que des responsables de traitement et sous-traitants établis hors de l’UE seront tenus de se plier à de nouvelles règles très strictes et très contraignantes. Entre autres, la nouvelle loi interdit aux entreprises européennes d’envoyer des données personnelles en Afrique, ou ailleurs, tant que les organismes destinataires n’auront pas donné de garanties de protection et de sécurisation des données, selon les standards qu’elle aura fixés et certifiés.
Mme Lamalchi-Elkilani a, à cet égard, souligné qu’étant entendu que l’Algérie, comme de nombreux autres pays, est encore vulnérable en termes de cybersécurité et de protection de données, il est à craindre que de graves perturbations ne viennent compromettre davantage son économie à partir de cet été.
La très grande majorité des entreprises algériennes, y compris celles qui traitent avec des partenaires de l'UE, étant encore très loin de garantir un niveau de sécurité élevé des données, certaines commençant juste à prendre conscience de l’importance de la cyber-sécurité, on pourrait assister à une dégradation des relations avec les partenaires de l'UE, a-t-elle prévenu.