L'UE se penche sur les moyens d'éviter un Brexit

52% des Britanniques souhaitent quitter l’espace Schengen


Jeudi 17 Décembre 2015

Les dirigeants de l'Union européenne auront aujourd’hui  leur première discussion de fond sur les réformes réclamées par le Premier ministre David Cameron pour convaincre son opinion de voter pour le maintien de son pays parmi les Vingt-Huit.
 Ils espèrent pouvoir jeter d'ici le Conseil européen de février les bases d'un accord permettant au Premier ministre britannique de lancer, en prônant le "oui", sa campagne sur le référendum qu'il a promis d'organiser d'ici 2017.
 Les discussions, qui ont commencé au printemps après la victoire des conservateurs aux législatives, n'avaient jusqu'à présent été qu'effleurées, tant les partenaires européens du Royaume-Uni redoutent de jeter de l'huile sur le feu, le but de tous étant d'éviter tant que faire se peut un "Brexit".
 Un haut diplomate britannique insiste sur l'oreille compréhensive dont bénéficie le Royaume-Uni à Berlin et à Paris, qui s'efforcent selon lui de trouver une solution.
 "C'est la première fois qu'il y aura (aujoud’hui) dans ce format une discussion politique à Vingt-Huit sur le fond des sujets", dit un diplomate français. "Cela permettra au Premier ministre britannique de présenter ses arguments au Conseil européen, et aux chefs d'Etat et de gouvernement de réagir."
 "Si on peut obtenir un accord en février, c'est le mieux", ajoute-t-il, évoquant d'ici là un "travail de rédaction minutieux car les demandes britanniques sont assez larges et les questions juridiques "difficiles à résoudre".
De l'avis général, la principale pierre d'achoppement concerne les prestations sociales dont bénéficient les ressortissants étrangers venant travailler au Royaume-Uni.
C'est sur ce point, écrit le président du Conseil Donald Tusk dans une lettre adressée début décembre aux dirigeants européens, que la discussion est "la plus délicate et nécessitera un débat politique de fond lors du Conseil" européen de jeudi.
David Cameron réclame que les ressortissants de l'espace communautaire soient soumis à une période de carence de quatre ans avant de pouvoir prétendre à certaines allocations.
 Sa porte-parole a démenti dimanche des informations de presse évoquant un recul sur ce sujet délicat, a priori incompatible avec le droit européen.
 Cela reste la proposition, même s'il a fait savoir à ses partenaires qu'il était ouvert à d'autres solutions pour arriver au même résultat, souligne un diplomate britannique.
 Le Royaume-Uni a accueilli quelque 300.000 étrangers en 2014, en immigration nette, contre environ 30.000 en France, souligne-t-on de source britannique.
 Les propositions de David Cameron visent à rendre la Grande-Bretagne moins attractive pour les migrants, en particulier ceux des pays d'Europe de l'Est membre de l'UE.
 Mais cela mettrait le Royaume-Uni en violation du droit européen sur la libre-circulation des travailleurs et, lors d'une tournée en Europe de l'Est, David Cameron a pu se rendre compte que sa demande sur les prestations sociales constituait un problème épineux pour les gouvernements de ces pays.
 Les Polonais sont les principaux bénéficiaires des mesures de libre circulation depuis l'entrée de leur pays dans l'Union en 2004, ainsi, depuis 2007, que les Roumains et Bulgares.
 D'autres demandes britanniques posent moins de problème, comme la revendication d'améliorer la compétitivité de l'Union européenne. Londres souhaite aussi une procédure permettant de tenir compte des intérêts des pays qui ne sont pas membres de la zone euro lorsque l'Eurogroupe prend des décisions et que l'on change l'objectif actuel des traités de l'UE, qui est de créer une "union sans cesse plus étroite".
 Selon un sondage publié fin novembre, plus de la moitié des Britanniques (52%) souhaitent quitter l'Union européenne.
 Une sortie constituerait un séisme majeur pour l'UE, étant donné le poids économique et stratégique du Royaume-Uni. Puissance militaire au même titre que la France, le pays représente l'une des économies les plus puissantes du continent et l'un des principaux contributeurs au budget de l'Union.
 


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