-
Une délégation de sénateurs français salue l'élan de développement à Dakhla
-
Les communes de Lagouira et Bignona décident de renforcer leurs capacités institutionnelles et techniques
-
Inondations en Espagne. Fernando Grande-Marlask : Le soutien du Maroc illustre la profondeur des relations entre les deux pays
-
Nécessité d’une révision globale du secteur des médias, distribution équitable des investissements dans les régions, situation critique des ressortissants marocains au Mozambique, entre autres problématiques abordées par les deux Groupes d’opposition
-
Document coûteux, validité limitée et portée internationale modeste: Cher, trop cher passeport
Ce mardi 1er février, elles sont venues, ces femmes dépossédées et privées de leur droit à la terre, menées par les activistes du « Forum Oudaya pour la femme et l'enfant ». Au siège de l'UAF, elles ont raconté leur combat et témoigné de leurs souffrances. Elles se sont aussi et surtout élevées contre une injustice fondée sur le non-droit. « Cette coutume qui prive les femmes de Guich-Oudayas de leurs droits ne se fonde en aucune façon sur l'Islam ni la Chariaa. Notre religion n'a jamais exclu la femme de l'héritage. Et si nos oulémas se taisent et préfèrent garder le silence sur cette question dont les fondements procèdent d'une profonde inéquité, c'est tout simplement parce qu'il s'agit de femmes », s'indigne l'avocate et membre dirigeante de l'UAF, Aïcha Lekhmass.
A l'UAF, le dossier des femmes « Guichiate » est aujourd'hui emblématique du combat que mène cette association sur le front des droits économiques et sociaux de la moitié de la société.
Deux députées usfpéistes, toutes deux membres de l'Union de l'action féminine, Latefa Jbabdi et Nouzha Alaoui ont porté la voix de ces femmes jusqu'au Parlement. Le groupe parlementaire ittihadi de la première Chambre que préside Ahmed Zaïdi a posé des questions orale et écrite au ministre de l'Intérieur sur l'affaire des « Guichiate ». Et la semaine passée, les responsables de l'association ont tenu une réunion avec le directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur. Les « Guichiate » reprennent espoir et veulent croire que l'injustice sera réparée et qu'à l'image des « Soulalyate », leur droit à la terre sera reconnu.
Derrière l'étendard d'une coutume obsolète
«Nous avons trois grandes revendications. Nous demandons qu'une nouvelle circulaire du ministre de l'Intérieur, à l'image de celle concernant les femmes Soulalyate qui ont pu jouir de leurs droits à la terre et au dédommagement exactement comme les hommes, rende explicitement justice aux femmes « Guichiate » dont le statut est différent de celui des Soulalyate. Nous revendiquons clairement une circulaire fondée sur le principe de l'égalité et de la non discrimination. Nous appelons également à un nouveau recensement de ces femmes de Guich-Oudayas, sachant que le dernier recensement remonte à 2002 et que la situation a bien évolué depuis. Dernière revendication enfin, que réparation soit faite aux Guichiate qui n'ont pas pu profiter de dédommagements après que les terres de leurs ancêtres aient été cédées », déclare Latefa Jbabdi.
Le combat de ces femmes qui viennent parfois trouver refuge dans le centre d'accueil de l'UAF, après avoir été livrées à la rue, a trouvé écho dans la société et sous la coupole grâce à l'Union socialiste des forces populaires. Les pouvoirs publics suivront-ils après que Chakib Benmoussa, le prédécesseur de l'actuel ministre de l'Intérieur, a donné raison aux Soulalyate du Maroc ? « Le Maroc d'aujourd'hui, le Maroc qui a fait vœu de modernité ne peut pas brandir l'étendard d'une coutume pour qu'une injustice soit commise. Le principe de l'égalité est consacré par la Constitution. Les « Guichiate » ne sauraient être des sous-citoyennes » conclut la présidente du « Forum Ouadaya pour la femme et l'enfant », Bouchra Chkirate.