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Certains observateurs, souligne l’auteur de l’article, n’écartent pas l’idée que le rapprochement entre le Maroc et la Mauritanie soit un élément contribuant à l’étranglement et l’isolement du Polisario surtout après les signes d’un rapprochement solide entre les deux parties, suite à la visite du chef du gouvernement marocain et l’accueil qui lui avait été réservé par Ould Abdelaziz à Zouerate dans le nord du pays. Ce qui n’était pas pour plaire au Polisario qui, pour manifester sa colère, a fait circuler des tracts incitant les habitants originaires de cette ville à se rebeller contre les autorités mauritaniennes et à prôner le séparatisme, tout en invitant ceux qu’il a désignés comme «les autochtones de Zouerate» à revendiquer leurs droits de profiter des ressources de leur région.
Par ailleurs, et moins d’une semaine après le verdict de la Cour de justice de l’Union européenne rejetant le recours présenté par le Polisario contre l’accord agricole de 2012, l’avocat du Front a commencé à menacer les entreprises de l’UE installées au Sahara.
Selon le Polisario, le verdict rendu le 21 décembre par la CJUE aurait apporté de nouveaux arguments à ses thèses. Fort de la teneur de cette décision, le voilà qu'il menace, par l’entremise de son avocat Gilles Devers, de mener une guerre juridique contre les sociétés des Vingt-Sept, installées au Sahara.
Des plaintes devraient être déposées contre ces entreprises devant la CJUE, a-t-il déclaré sur la radio espagnole Cadena Ser. L’avocat français a annoncé que son «client» prévoit de «réclamer des dommages et intérêts pour les 15 années» de présence de groupes économiques au Sahara «sans la moindre assise légale».
Me Devers a également fait part de son intention d’adresser des courriers à ces groupes pour les inciter à respecter le verdict de la Cour européenne. Les destinataires de ces messages, selon ses propos, n’ont d’autre choix que de se plier au diktat du Polisario, et ce «en négociant avec nous ou en quittant le Sahara».
L’avocat affirme que le mouvement séparatiste est dans une position confortable grâce au verdict du tribunal européen. «Il est exclu de considérer que l’expression «territoire du Royaume du Maroc», qui définit le champ territorial des accords d’association et de libéralisation, englobe le Sahara occidental et, partant, que ces accords sont applicables à ce territoire», comme le précise le texte de la CJUE.
Néanmoins, dans son emballement, l’avocat a oublié de mentionner à la radio espagnole, proche de la gauche traditionnelle, la qualité en laquelle les proches de Brahim Ghali comptent mener cette campagne contre les sociétés européennes présentes au Sahara. Le verdict de la CJUE sur lequel il a construit son argumentaire est si fragile. Pour mémoire, la Cour a précisé, dans sa décision du 21 décembre, que le Polisario «n’est pas concerné par la décision par laquelle le Conseil a conclu cet accord. La Cour rejette donc le recours du Front Polisario pour défaut de qualité pour agir».
Cette légitimité qui manque aux clients de Gilles Devers, conformément au verdict de la CJUE, rendrait caduques toutes les démarches que l’avocat français tentera d’entreprendre à cet égard.