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D’abord, le rapport en question n’a rien de récent. Ses statistiques sur la prévalence de la consommation de drogues, toutes substances confondues, et de la dépendance auprès de la population âgée de plus de 17 ans ont été rendues publiques en mai 2014. A cette date, le rapport en question avait fait état d’autres chiffres : 4,2% et non entre 4 et 5% comme aujourd’hui. S’agit-il d’une mise à niveau de l’étude ancienne? Personne n’en sait rien.
Ensuite, qu’en est-il du document original? Aucune trace n’existe sur le site Internet de l’ONDA. Mieux, le secrétariat de ce dernier a nié la publication de tout récent rapport sur la consommation de drogues au Maroc. Contacté par nos soins, il a même été surpris d’entendre parler de cette information. Des propos qu’on n’a pas pu vérifier auprès de Jalal Toufik, chef de service de l’hôpital psychiatrique Arrazi de Salé et directeur de l’ONDA dont le téléphone était aux abonnés absents.
Le contenu de l’étude dont tout le monde vient de parler suscite également plusieurs observations. C’est le cas pour le classement des drogues les plus consommées au Maroc. L’ONDA met le tabac en tête de celles-ci, suivi du cannabis, de l’alcool, des benzodiazépines détournées de leur usage normal, de la cocaïne, de l’héroïne, des solvants et autres colles (particulièrement pour les enfants de la rue), puis des amphétamines. Des résultats en contradiction avec ceux qui ont été rendus publics par le Centre anti poison du Maroc (CAPM) qui a révélé que la mixture appelée Mâajoune arrive en tête avec 62,6% suivie par le cannabis. Les alcools viennent en troisième position devant les solvants et autres psychotropes et médicaments en aérosols qui font partie des nouvelles drogues consommées par des mineurs, notamment ceux issus de milieux déstructurés et pauvres.
Viennent, en dernier lieu, les benzodiazépines (2,3%) et le tabac (1,4%), l’étude du CAPM ne semblant pas considérer ce dernier comme une drogue.
Certains acteurs associatifs ont reproché à cette étude le fait qu’elle a omis de parler des nouveaux types de drogues qui sont en nette évolution. Il s’agit en premier lieu des drogues pas chères comme le «maâjoune», la «kala», le tabac à priser et même le «silissioune» (colle à rustines que l’on sniffe).
Le chiffre même de 800.000 consommateurs fait aussi débat. Plusieurs observateurs nous ont affirmé qu’il est fort difficile de cerner le nombre réel d’usagers des drogues du fait que cette question demeure de l’ordre des tabous ou d’identifier le nombre de consommateurs occasionnels des réguliers ; ce qui explique, en partie, la rareté des études réalisées à ce propos.