Fatima Belmoudden “Tout projet fondé
sur une culture
discriminatoire
est voué à l’échec”
Hasna Abouzaid “Les acteurs politiques et associatifs sont
appelés à placer la cause de la femme à la tête de leurs préoccupations”
Le dernier paragraphe qui porte sur l’égalité entre l’homme et la femme dans tous les domaines vide l’article 19 de la Constitution de son essence, ce qui exige davantage d’efforts et d’actions militantes pour parvenir à instaurer une réelle égalité homme-femme. C’est ce qu’a annoncé Fatima Belmoudden, membre du Bureau politique, à l’ouverture de la journée d’étude organisée samedi à Tétouan par l’Organisation socialiste des femmes ittihadies sous le thème : «Les attentes de la femme marocaine pour une société d’égalité et de parité».
Fatima Belmoudden n’a pas laissé passer l’occasion de saluer l’appel lancé par le Premier secrétaire du parti, Driss Lachguar, lors du 7e Congrès des femmes de l’Union socialiste des forces populaires, pour revoir les dispositions de la Moudawana en matière d’égalité dans l’héritage, de parité, de mariage des mineures et de polygamie. Un appel qui, selon elle, est justifié dans la mesure où la femme marocaine est devenue un partenaire producteur de richesse et un acteur décisif dans l’économie nationale.
Les femmes ittihadies ne sont pas les seules à avoir plaidé pour l’égalité, mais l’ONU a, elle aussi, érigé cette année sous le thème « L’égalité est la base du développement de la société » en insistant sur le fait que l’égalité est une valeur considérée comme un socle de la démocratie.
Et de poursuivre que la démocratie n’est pas uniquement des élections, des urnes, des instances, mais constitue une culture et des valeurs universelles qui prennent leurs racines dans la famille et la société pour donner lieu ensuite à des mécanismes de création des institutions étatiques.
Tout projet fondé sur une culture discriminatoire est voué à l’échec et ne saurait assurer stabilité et cohabitation, a-t-elle conclu.
Pour sa part, Hassna Abouzaid, membre du Bureau politique, a appelé la femme marocaine à militer pour changer sa situation actuelle qui se réduit en simple réservoir électoral pour des programmes dont elle ne bénéficie aucunement. D’autant plus que dans ce cadre, la politique du gouvernement est confuse.
Lors de son intervention qui a porté sur « La femme et le Code de la famille après 10 ans », elle a tenu à souligner qu’il est difficile aujourd’hui de procéder à une évaluation des acquis et que le Code de la famille a fait l’objet de plusieurs critiques de la part de certains courants politique.
De ce fait, il est impératif d’entreprendre des politiques intégrées et concrète en vue de réaliser tous les chantiers de réformes.
S’agissant de la Constitution en relation avec la condition de la femme, Hassna Abouzaid a fait savoir que cette dernière n’est pas concernée seulement par l’article 19 portant sur l’égalité et la parité, mais à l’USFP, elle est concernée par l’ensemble des articles de la Constitution. Du coup, les acteurs politiques et associatifs sont appelés à placer la cause de la femme dans toutes les dispositions de la Constitution.