Ces renforts font partie d'une force de réaction rapide de la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire.
Ils seront redéployés pendant une période de huit semaines et "seront sur place dès que possible", après que le Conseil de sécurité aura donné son feu vert, a précisé le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric.
A l'issue de consultations à huis clos sur la Centrafrique lundi, le représentant permanent adjoint britannique Peter Wilson, dont le pays préside le Conseil en novembre, a annoncé que le Conseil soutenait cette initiative et qu'il donnerait son aval formellement "dans les prochains jours".
"En raison de l'escalade de la violence, le Conseil soutient la demande de déployer temporairement la Force de réaction rapide de l'ONUCI", a-t-il déclaré à la presse.
Ce renforcement permettra aussi "d'aider à la sécurité pour la visite du pape François" prévue les 29 et 30 novembre, a-t-il précisé.
Il a souligné "le niveau particulièrement inquiétant des violences" récentes en Centrafrique et leur "caractère de plus en plus inter-communautaire".
Un Casque bleu camerounais avait été tué la semaine dernière à près de 400 km au nord de Bangui, dans la ville de Batangafo, à la suite de violences entre des éléments armés assimilés aux milices majoritairement chrétiennes anti-balaka d'une part, et d'autres assimilés à l'ex-Séléka, une coalition hétéroclite à dominante musulmane.
L'Egypte devrait par ailleurs envoyer 750 soldats et la Mauritanie 140 policiers pour renforcer les 12.000 soldats et policiers que compte déjà la Minusca.
La Minusca prévoit également de déployer ses premiers drones de surveillance au-dessus de la capitale Bangui.
"Le Conseil de sécurité a réagi extrêmement positivement", a estimé le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU Hervé Ladsous qui s'est adressé lundi au Conseil. "Nous devons être très reconnaissants au Sénégal", a-t-il ajouté.
Il a précisé que les renforts sénégalais seront sur place "dans les prochains jours", avant l'arrivée du pape à Bangui.
Le premier tour de l'élection présidentielle est prévu le 27 décembre et sera précédé par un référendum constitutionnel le 13 décembre.
L'objectif est de remettre le pays sur les rails après deux ans d'une transition chaotique et la crise déclenchée en mars 2013 avec le renversement du président François Bozizé par la rébellion Séléka.
Le premier tour des élections législatives est également prévu le 27 décembre.
Par ailleurs, l'étape "fortement voulue" du pape François en Centrafrique, lors de son voyage de fin novembre, reste incertaine, a reconnu mardi le secrétaire d'Etat Pietro Parolin, numéro deux du Saint-Siège, interrogé sur les risques sécuritaires de cette visite.
Interrogé par le quotidien des évêques italiens Avvenire, le cardinal Parolin assure que si "le programme reste inchangé", "on verra ensuite sur la base de la situation du moment, sur le terrain, si nous effectuons la troisième et dernière étape en Centrafrique".
En marge d'un colloque à Rome sur "La miséricorde dans les trois religions monothéistes", le secrétaire d'Etat relève que "le voyage en Afrique et le passage en République Centrafricaine ont été fortement voulus par le pape, et que le programme reste inchangé comme le désire François. Mais, précise-t-il, il est possible au dernier moment de décider diversement si la situation locale ne le permet pas".