L’ONU s’interroge sur le devenir du système éducatif au Maroc

Le gouvernement doit répondre aux questions des Nations unies


Mustapha Elouizi
Vendredi 7 Mars 2014

L’ONU s’interroge sur le devenir du système éducatif au Maroc
L’état du système éducatif au Maroc est inquiétant. En attestent le discours Royal, des rapports d’organisations civiles et maintenant une interpellation de la part des Nations unies. Dans la réalité, il y a vraiment de quoi être inquiet. Rien ne marche, ou presque. Les différentes vitesses des différents secteurs et les inégalités que cela provoque font réagir les organisations de la société civile. 
Trois d’entre elles viennent d’interpeller le gouvernement, par le biais d’un rapport parallèle présenté aux Nations unies, plus particulièrement auprès du Comité des droits de l’enfant (CDE).  
Le Forum des alternatives Maroc (FMAS), la Coalition marocaine pour l’éducation pour tous (CMEPT), et la Global Initiative on Economic, Social and Cultural Rights (GI-ESCR) ont démontré et dénoncé dans leurs rapports les discriminations dans l’éducation créées par la croissance anarchique de l’enseignement privé au Maroc.
Suite à cette interpellation, le CDE a formellement demandé à l’Etat marocain, en mi-février dernier, d’expliquer les mesures qu’il a prises pour s’assurer que tous les enfants, sans discrimination, ont accès à une éducation de qualité. Le Comité a demandé en particulier que le Maroc s’explique sur les mesures prises pour garantir que le développement de l’enseignement privé ne se fera pas au détriment de l’école publique. 
Les experts du CDE, chargés de veiller à la mise en œuvre de la Convention sur les droits de l’enfant, demandent notamment au gouvernement marocain d’expliquer « les mesures [qui] ont été prises depuis la mise en place du Plan d’urgence de l’éducation nationale 2008-2012 pour assurer l’accès de tous les enfants à une éducation de qualité, mettre un terme aux discriminations dont continuent de faire l’objet notamment les enfants vivant en milieu rural et les filles ».
Et de poursuivre :« Le gouvernement est appelé à expliquer les mesures prises pour contrôler la qualité et les conditions d’enseignement dans les écoles privées et pour faire en sorte que les enseignants du public ne soient pas transférés vers les écoles privées ».
Les trois organisations civiles espèrent maintenant que le gouvernement répondra de manière précise et transparente aux questions qui lui ont été soumises. Pour autant, elles ne lâchent pas prise et attendent avec impatience que le CDE se prononce à ce sujet durant l’examen du dossier Maroc en septembre de cette année.  Dans un communiqué rendu public récemment, les trois organisations civiles estiment qu’il s’agit d’une « première victoire », dans la mesure où les questions que le CDE a posées à l’Etat marocain, avaient été soulevées dans des rapports parallèles.
Elles se sont donc félicitées de la prise en compte de leurs remarques par le Comité des droits de l’enfant, en particulier concernant la régulation de l’enseignement privé, et de cette mise en perspective nouvelle des difficultés croissantes du système éducatif  marocain.
 


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1.Posté par plékhanov le 07/03/2014 11:58
Pour une fois ,je ne sais si parler d'une expérience personnelle convient dans un commentaire sur une question qui n'a cessé depuis des années de faire la Une des journaux nationaux parce que d'importance capitale pour le pays. De toute façon c'est en rapport avec le sujet:
En plein exercice de ma fonction, je n'ai jamais accepté d'offre de travail dans le privé et Dieu sait si ,comme beaucoup de collègues, j'en ai reçu sans même avoir présenté de demandes ;c'est que les recruteurs du privé se débrouillent toujours pour avoir sinon votre téléphone du moins votre adresse.
Certains enseignants se disent aussi efficaces ici et là ;je les admire, mais n'en crois pas un traître mot et suis certain que le privé ,dans leur enseignement, se taille la part du lion pour des raisons évidentes: avec des parents qui paient, on n'a pas droit au moindre relâchement.
Peut-être ,bénéfice du doute oblige,le travail en parallèle marche pour quelque temps chez les jeunes,nouveaux recrus et encore c'est en fonction du nombre des classes et de la plage horaire pour lesquelles ils sont payés,or le secteur privé ,justement,cherche les anciens.

Quand à quelques semaines de mon départ pour la retraite,vers la mi-octobre 2010,j'ai reçu un appel de mon directeur qui m'a proposé de me rendre à un établissement privé si j'étais intéressé ,j'ai fini par accepter,mais au dernier moment ,je me suis rétracté pour une raison d'amour propre.
La directrice ,après m'avoir "bombardé" de questions pour savoir si j'étais titulaire de diplômes en psychologie,en animation... et si j'avais déjà exercé dans le privé,a cru devoir pousser la "gentillesse" jusqu'à me recommander d'emprunter ses cahiers et préparations à "son meilleure enseignante,mme..."
C'était une insulte que je n'ai pu digérer et je me suis simplement rétracté sous prétexte que je ne pouvais travailler selon le type français qu'elle avait prétendu appliquer ...alors que c'est formellement interdit, mais j'avais besoin d'une porte de sortie...
C'est dire toute les précautions que prennent les écoles privées dans le recrutement du personnel et par conséquent l'une des raisons de l'inégalité des chances constatée entre les deux secteurs.L'enseignement payant est exigeant et se met à l'abri des surprises en tout point.

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