Ce constat, fait dans un rapport du Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE), confirme l'analyse publiée le 30 octobre par la Convention des Nations unies sur les changements climatiques.
"Les engagements actuels, combinés avec les mesures prises ces dernières années, représentent une hausse réelle de l'ambition et un niveau d'engagement historique des Etats pour s'attaquer à cet immense défi mondial", souligne Achim Steiner, directeur du PNUE, chargé de faire régulièrement un bilan qui fait référence.
"Pour autant, ils ne suffisent pas à limiter la hausse globale des températures aux 2°C recommandés, et donc à prévenir les pires impacts du changement climatique", ajoute-t-il.
L'accord international contre le réchauffement attendu à la conférence de Paris devra donc "adopter une approche dynamique", avec une révision à la hausse régulière des objectifs et des moyens, estime-t-il.
Selon le rapport du PNUE, réalisé par une équipe internationale de chercheurs, les engagements présentés par 146 pays au 1er octobre aboutiraient à une hausse probable du mercure comprise entre "3 et "3,5°C à l'horizon 2100.
Pour limiter cette hausse à "2° par rapport à la Révolution industrielle -l'objectif que s'est fixé la communauté internationale-, il faudrait ne plus émettre dans l'atmosphère que 42 gigatonnes (Gt) équivalent CO2 en 2030, contre 52,7 Gt aujourd'hui.
Si rien n'était entrepris, on serait à 60 Gt en 2030. Mais, même si tous les pays tiennent leurs promesses, 54 Gt seront encore émises en 2030, soit 12 de trop. Les deux tiers du chemin restent donc à parcourir.
La température moyenne de la planète a déjà gagné 0,8°C depuis l'ère pré-industrielle, sur les "2° que le monde tente de ne pas dépasser.
Au delà de ce seuil de 2°, selon les scientifiques, le climat pourrait s'emballer, avec une accélération du dérèglement déjà à l'oeuvre et de ses conséquences: fonte des glaciers, hausse du niveau de la mer, érosion des côtes, récurrence des sécheresses et des phénomènes extrêmes etc.. A la clé, des impacts irréversibles sur de nombreux écosystèmes, espèces et sociétés.
Au cours des décennies, les émissions mondiales n'ont cessé d'augmenter régulièrement, en grande partie sous l'effet de la combustion d'énergies fossiles - charbon, pétrole, gaz.
Ce nouveau rapport est présenté à trois semaines de l'ouverture de la conférence de Paris (30 novembre-11 décembre), durant laquelle 195 pays vont tenter de s'entendre pour limiter le réchauffement. Cet accord doit prendre le relais du protocole de Kyoto à compter de 2020, et il doit engager pour la première fois les pays émergents et en développement.
Il devra "encourager des actions supplémentaires" au fil du temps, insiste le PNUE. Une question centrale dans les négociations actuelles, où tout le monde s'accorde à dire que "Paris ne doit pas être une fin, mais un début".
Par ailleurs, le "Fonds vert" de l'ONU a annoncé vendredi le financement de huit premiers projets permettant à des pays du Sud de lutter contre le réchauffement, à trois semaines de l'ouverture de la conférence de Paris sur le climat.
Les pays en développement, engagés pour la première fois dans le futur accord sur le climat qui doit être conclu à Paris, attendent des pays riches un soutien financier afin de faire face aux conséquences du réchauffement, un point clé dans les négociations.