La Chambre des représentants, à majorité républicaine, a adopté la semaine dernière une mesure visant à suspendre l'accueil de réfugiés syriens et irakiens, malgré les appels au sang-froid et la menace de veto du président Barack Obama.
Des responsables européens d'extrême-droite ont eux aussi réclamé la fermeture des frontières aux Syriens à la suite des attentats de Paris.
Le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric a critiqué, sans les nommer, "l'emphase des gens qui parlent de discrimination et, je crois, manquent de respect envers les réfugiés et les migrants (..) qui fuient une violence horrible".
"Il ne peut pas y avoir de discrimination fondée sur la religion, l'ethnie ou tout autre élément quand il s'agit de réinstaller des réfugiés", a-t-il affirmé.
Deux des auteurs des attentats de Paris avaient été contrôlés en Grèce en octobre, dans le flot des migrants fuyant la guerre en Syrie.
Le candidat à l'investiture républicaine pour la présidentielle américaine Ben Carson a comparé jeudi dernier les réfugiés fuyant la guerre civile en Syrie à des chiens enragés.
Le candidat le mieux placé pour l'investiture républicaine Donald Trump a estimé qu'il fallait mettre sous surveillance tous les réfugiés syriens admis aux Etats-Unis, en les fichant.
Par ailleurs, les dirigeants de l'UE et de la Turquie se réuniront en sommet dimanche à Bruxelles pour "redynamiser" leurs relations et "freiner le flux migratoire" en pleine crise des réfugiés, a annoncé lundi le président du Conseil européen Donald Tusk sur son compte Twitter.
Lors de ce sommet extraordinaire avec le gouvernement islamo-conservateur turc, récemment réélu, les Européens espèrent obtenir une coopération accrue sur les réfugiés, qui partent en majorité depuis les côtes turques pour rejoindre l'Europe via le littoral grec.
Depuis janvier, plus de 700.000 migrants ont gagné l'Europe depuis la Turquie, en rejoignant sur des canots de fortune les îles grecques avant de cheminer vers le nord de l'Europe sur la route des Balkans, selon le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies.
La décision de convoquer un sommet où seront présents des chefs d'Etat et de gouvernement des 28 pays de l'UE "fait suite à une recommandation positive de la Commission et un appel téléphonique lundi soir avec le Premier ministre Ahmet Davutoglu", a précisé M. Tusk sur Twitter.
Le bureau de M. Davutoglu a confirmé lundi soir à Ankara que le Premier ministre turc se rendrait à ce sommet à Bruxelles le 29 novembre.
La Commission européenne a mis sur la table début octobre un "plan d'action" qui prévoit des mesures pour améliorer l'accès à l'éducation et ouvrir le marché du travail aux 2,2 millions de réfugiés syriens actuellement hébergés sur le territoire turc.
Bruxelles veut aussi obtenir du président turc Recep Tayyip Erdogan que ses gardes-côtes intensifient leurs patrouilles en Méditerranée pour stopper les passeurs et coopèrent mieux aux expulsions d'immigrés considérés comme illégaux.
Mais Ankara a fait monter les enchères en réclamant trois milliards d'euros d'aide aux Européens et un redémarrage des pourparlers sur son adhésion à l'UE, entamés en 2005 mais qui sont au point mort depuis des années.
La Commission européenne a promis de contribuer à hauteur de 500 millions d'euros à ce financement. Elle a demandé aux 28 Etats membres d'apporter les 2,5 milliards restants, mais aucune information n'a filtré sur l'avancée des discussions.