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Première remarque des défenseurs des droits humains de l'OMDH dont la présidente a participé aux travaux de la commission de la réforme constitutionnelle, l'amalgame fait entre programme gouvernemental et déclaration de grands principes du gouvernement. Autrement dit, et toujours selon l'Organisation marocaine des droits humains, le chef de gouvernement ne s'est pas vraiment prêté à l'exercice de la présentation d'un programme et s'est contenté d'une simple déclaration. «L'article 88 de la Constitution parle bien de la présentation d'un programme gouvernemental devant le Parlement et non pas d'une simple déclaration de principes», fait valoir Amina Bouayach avant de relever la non détermination claire des objectifs de l'Exécutif conduit par Benkirane ni leur impact sur les conditions de vie des citoyens. Quant à la mise en œuvre des nouvelles dispositions de la Constitution, les craintes des défenseurs des droits humains se font jour : il n'y a, avance l'OMDH, aucune visibilité dans l'approche prônée par ce gouvernement pour traduire sur le terrain la Loi suprême.C'est sur le volet des droits humains que s'est concentrée toute l'attention de ceux et celles de l'OMDH.
Quid de l'abolition de la peine de mort et de l'adhésion à la CPI?
Le silence du gouvernement sur l'adoption et la ratification de Conventions internationales relatives à des questions primordiales en matière de droits et de libertés tels que stipulés d'ailleurs par la constitution adoptée le 1er juillet dernier, alarme les activistes. Prolixe, celle qui préside aux destinées de l'OMDH fait l'inventaire des non -dit de Benkirane et de sa déclaration. «Dans la déclaration faite par Abdelilah Benkirane, il n'y a pas un engagement clair du gouvernement pour ratifier par exemple le 2ème protocole facultatif relatif aux droits civils et qui concerne précisément l'abolition de la peine de mort, la convention relative à la lutte contre la disparition forcée ou encore l'adhésion du Maroc à la Cour pénale internationale et la criminalisation des crimes contre l'humanité et des violations graves des droits humains. Il n'y a pas d'engagement non plus en ce qui concerne la mise en place d'un mécanisme national de visite des centres de détention. De la même manière, il n'y a pas un mot sur les mesures relatives à l'abolition de la torture et toute autre forme de traitement inhumain. Le nouveau gouvernement n'évoque pas non plus la réforme du Code pénal qui devrait être faite à l'aune des droits et libertés proclamés par la nouvelle Constitution. Sans parler du fait que la question du droit d'asile a été complètement occultée».
Depuis la formation de ce nouveau gouvernement, le recul de la représentativité féminine a été clairement constaté par les démocrates et les défenseurs du principe de l'égalité. Dès lors la question des droits des femmes et des acquis arrachés par les Marocaines est au cœur des préoccupations du mouvement marocain des droits humains. L'OMDH a inscrit ce point en tête de ses priorités. En le notant dans ses observations relatives au programme gouvernemental, cette ONG constate que le volet concernant les droits des femmes a été intégré dans le chapitre que la déclaration gouvernementale consacre à la famille et l'enfant. «Le dossier de la femme est nodal parce que justement la question de la femme est sociétale. En tant qu'organisation de défense des droits de l'Homme, nous regrettons que le programme gouvernemental ne lui ait pas consacré une partie spécifique», déclare un membre de cette association avant de fustiger un programme gouvernemental qui «a marginalisé l'approche genre dans les politiques sectorielles».
Au chapitre des droits économiques et sociaux, l'OMDH ne cache pas non plus sa déception. «Quelles sont les mesures urgentes que cet Exécutif doit prendre en ce qui concerne les diplômés chômeurs et la question cruciale de l'emploi? Que va-t-il faire pour lutter contre l'abandon scolaire? Que comptent entreprendre Benkirane et son équipe en direction des populations en situation de précarité ? Comment combler le déficit en infrastructures? Aucune réponse concrète n'a malheureusement été donnée dans le programme gouvernemental», conclut la présidente de l'Organisation marocaine des droits humains.