-
La France, premier investisseur au Maroc en 2023
-
Position extérieure globale : Une situation nette débitrice de 788,8 MMDH en 2023
-
Secteur extractif : Croissance soutenue de l’activité au premier semestre 2024
-
Croissance du secteur privé en Afrique : La Cassa Depositi e Prestiti et la BaD vont investir 400 millions d’euros
-
Office des changes: 63,2% des échanges commerciaux en 2023 effectués avec l’Europe
Tel est le principal enseignement d’une étude conjointe de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), « Investing in Skills for Inclusive Trade » (Investir dans les compétences pour promouvoir un commerce inclusif).
L’étude dont les principales conclusions ont été rendues publiques récemment a montré que « le renforcement des compétences de la main-d’œuvre d’un pays rehausse les performances de ses entreprises à l’export et le prépare à affronter la concurrence étrangère sur le marché intérieur », ont indiqué des experts des deux organisations.
Commentant les enseignements de cette étude, les économistes de l’OIT et de l’OMC ont noté que les pays dotés de systèmes de perfectionnement des compétences réactifs sont aussi ceux qui réussissent le mieux à mettre les compétences au service des activités commerciales et à améliorer ainsi leur position concurrentielle dans l’économie mondiale.
Dans un communiqué, l’OIT et l’OMS ont affirmé que la nécessité d’améliorer les compétences concerne aussi bien les pays développés que les pays en développement qui cherchent à s’adapter et à trouver des débouchés dans une économie mondiale en pleine phase de transformation profonde. Une mutation provoquée par les changements politiques liés à l’intégration commerciale et par l’ampleur du progrès technologique, ont-elles précisé.
Ainsi, le directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a estimé qu’il est primordial de fournir les compétences appropriées pour recueillir les fruits du commerce, en termes de productivité accrue et de création d’emplois de qualité, et de veiller à ce que le commerce concoure à un développement inclusif.
Pour le patron de la première agence spécialisé des Nations unies, dont le siège est à Genève (Suisse), il est évident que « dans un monde du travail qui évolue rapidement, il faut, plus que jamais, que le développement des compétences réponde aux besoins en compétences actuels et futurs, améliorant les résultats pour les travailleurs et les entreprises, dès maintenant et à l’avenir».
Car, comme l’a relevé, de son côté, le directeur général de l’OMC, Roberto Azevêdo, si le commerce a contribué à sortir des millions de personnes de la pauvreté et a été un puissant outil au service de la croissance, il est à déplorer que « le développement et la création d’emplois aient été laissés de côté ».
Il a ainsi soutenu que « améliorer la capacité de nos travailleurs et de nos dirigeants à répondre à cette évolution est clairement le meilleur moyen de promouvoir un commerce plus inclusif».
A en croire les auteurs de l’étude, le commerce pèserait sur la demande relative aux compétences à travers quatre principaux mécanismes.
Dans le premier cas, il est décrit que « le commerce augmente la demande de produits pour lesquels les pays disposent d’un avantage comparatif. Dans les pays dotés d’un avantage comparatif dans les secteurs à forte densité de compétences, le commerce accroît donc la demande de travailleurs qualifiés ».
En ce qui concerne le second mécanisme, les auteurs ont noté que le commerce international entraîne l’expansion des entreprises les plus productives, qui ont tendance à employer des travailleurs relativement plus qualifiés.
Abordant le troisième cas, ils ont expliqué qu’avec la chute des coûts de la délocalisation, les étapes de production les moins complexes ont tendance à être transférées des économies à haut revenu vers les économies à bas revenu.
Enfin, pour le quatrième mécanisme, ils ont expliqué que des coûts d’échange plus bas peuvent servir de catalyseur à l’évolution des techniques de production, notamment l’automatisation. Ce qui, ont-ils soutenu, « accroît la productivité et favorise une main-d’œuvre très qualifiée dans les entreprises exportatrices et importatrices exposées à la concurrence, dans les pays développés comme dans les pays en développement ».
Les auteurs de l’étude préviennent toutefois que la nécessité de former une main-d’œuvre plus compétitive demeure un processus de long terme.
Ils concluent en assurant que « dans tous les pays, quel que soit leur stade de développement, l’éducation et la formation continues - à l’université ou dans les établissements d’enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP) - et la formation en milieu de travail peuvent aider les travailleurs et les dirigeants d’entreprise à affronter les grands changements de la demande de compétences que provoque, à des degrés divers, la mondialisation ».