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L’Organisation internationale du travail (OIT) estime à 201 millions le nombre de personnes au chômage. Selon cette institution dont la vocation est de promouvoir la justice sociale et les droits internationalement reconnus de la personne humaine et du travail, cette crise a durement touché les jeunes qui ont de plus en plus de mal à trouver un emploi. Signe de la gravité de la situation, 74 millions d’entre eux ont été privés de travail pour la seule année 2014.
Mais il y a bien plus grave encore et tout aussi préoccupant que le chômage. C’est qu’«au-delà du nombre insuffisant de postes disponibles, la qualité des emplois existants est encore plus préoccupante. Plus de la moitié de la main-d’œuvre mondiale est prise au piège de l’économie informelle, tandis que 780 millions de femmes et d’hommes sont des travailleurs pauvres et doivent vivre avec moins de 2 dollars par jour », constate l’OIT, heureuse que le nouvel objectif de développement durable des Nations unies n° 8 fasse référence à une croissance forte et ininterrompue et à un travail décent pour tous.
La situation est telle qu’aujourd’hui «parallèlement, un travailleur relativement prospère dans une économie développée ne peut que rêver à un emploi à temps plein avec un contrat de longue durée», note l’organisation.
Quoi qu’il en soit, l’OIT estime que « ces terribles chiffres du chômage et de la pauvreté expliquent la nécessité pour tous les pays de se mobiliser pour la croissance et le travail décent et pourquoi cet objectif est au cœur des priorités mondiales pour les quinze prochaines années ».
Par ailleurs, observe le directeur général adjoint de l’OIT, Gilbert Houngbo, il existe un lien clair entre travail décent, niveau de vie acceptable et croissance économique. D’après ce responsable, « ensemble ils contribuent à la réalisation de plusieurs autres objectifs de développement durable ».
Toutefois, assure l’OIT, plusieurs pistes existent pour renverser la situation. C’est le cas aux Etats-Unis où un certain nombre de grosses entreprises, comme Mc Donalds, Target et TJ Maxx ont récemment pris l’initiative d’augmenter les salaires à des niveaux supérieurs au salaire minimum légal tandis que d’autres accordent de longues périodes de congé parental rémunéré.
Autre exemple cité par l’OIT, celui du Royaume-Uni où un revenu de subsistance sera progressivement introduit entre 2016 et 2020 avec de grandes enseignes comme IKEA et Burberry qui montrent la voie. Ou encore de la Chine où le nombre de personnes qui touchent une pension de vieillesse a augmenté de manière spectaculaire, passant de 240 à 820 millions en 2013.
Si ces initiatives éthiques sont justifiées pour combattre les inégalités pernicieuses, l’OIT insiste sur le fait qu’«il existe aussi de solides arguments commerciaux et économiques en faveur de l’investissement dans l’être humain, hommes et femmes».
La croissance, le travail décent et un niveau de vie acceptable pour tous vont de pair, défend l’OIT. Tout comme «les dividendes de la croissance doivent être redistribués à l’ensemble de la population et ne pas être l’apanage de quelques privilégiés», soutient-elle. Cependant, l’organisation rappelle que plus de 70% de la population mondiale est insuffisamment couverte en cas de chômage, de maternité/paternité, d’accident de travail, de handicap, de maladie ou de retraite ».
A peine plus d’un quart de la population mondiale dispose d’un accès à un régime complet de sécurité sociale. En moyenne, les chômeurs ne sont que 12% à toucher des allocations chômage à l’échelle mondiale.
En fin de compte, résume l’OIT, des millions de personnes se trouvent dans des situations de vulnérabilité, en marge du champ de l’économie et ne peuvent donc pas se fixer ni atteindre les objectifs nécessaires à chacun pour réussir.