Repentance, demande d’excuses et engagement sur l’honneur, c’est comme ça que ça s’appelle. “Pitié, veuillez m’accorder vite pardon ô Seigneur et je vous promets que je ne m’ prendrai plus. Mon passé je le regrette profondément et le dénonce solennellement. Mon présent et mon avenir appartiennent à votre seigneurie, mon cher directeur… C’est pratiquement en ces termes que furent interpellés les formateurs contractuels qui ont eu l’inélégance et l’imprudence de faire valoir leurs droits en observant des grèves et des sit-in de protestations pour réclamer un recrutement, une intégration et des contrats en bonne et due forme. Le formulaire, en guise de représailles de l’administration et qui a été remis à cette catégorie exerçant au sein de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail depuis des années, est tout ce qu’il y a d’inédit, d’original, d’abusif, d’insolite et d’insolent. Admirez des passages de ce chef-d’œuvre très singulier. Du jamais vu dans les annales même lors des années de plomb. « Suite à mes actes, (c'est-à-dire la grève et le sit-in) que je regrette énormément ,et qui se sont matérialisés par le refus d’assurer les cours à mes stagiaires, ce qui a causé un ternissement de la bonne image de notre institut, je viens à vous, Monsieur le directeur ,par cet écrit dans lequel je vous exprime ma repentance en souhaitant de votre haute bienveillance de bien vouloir accepter toutes mes excuses pour ce comportement qui est le mien”. ».Amusant mais en même temps triste lorsqu’on sait que ce genre de pratique continue de résister et d’exister dans certaines administrations du Maroc nouveau, celui du droit et de la justice. Celui qui aspire à la démocratie et à la modernité. C’est un formulaire qu’on a distribué aux formateurs contractuels de l’OFPPT comme condition sine qua non pour reprendre du service. En fait, il s’agit d’un piège de la part de l’administration pour avoir « légalement » une reconnaissance du contractuel pour que la direction ait tout le droit de le licencier. Tous ceux qui l’ont signé ont été priés de quitter les lieux. Contemplez encore cette merveille tirée du même formulaire « J’admets et sans réclamation toute mesure administrative qui sera prise contre moi par l’administration de l’OFPPT au cas où je ne respecterais pas l’un des points de cet engagement ».La lecture du fameux formulaire offre des passages aussi dangereux qu’humoristiques. Une autre aberration de la part de la direction dudit office où règne en maître absolu Larbi Bencheikh. Au lieu d’appeler au dialogue pour apaiser une situation qui empire de jour en jour, la direction de l’OFPPT a choisi l’escalade. Quant aux formateurs contractuels, ils maintiennent leurs revendications en organisant un sit-in de protestations devant la Primature à l’occasion de la tenue du Conseil administratif de l’OFPPT. Ils sont donc déterminés à mener leurs actions jusqu’à la satisfaction de leurs doléances.