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L'Italie était en deuil vendredi, après le naufrage de Lampedusa qui a sans doute coûté la vie à quelque 300 migrants de la Corne de l'Afrique, ravivant le débat sur la politique européenne d'immigration.
Selon les autorités, le navire, parti de Libye et qui a coulé tôt jeudi matin au large de la petite île sicilienne, transportait 450 à 500 migrants. Seuls 155 environ ont été sauvés, ce qui laisse craindre un bilan d'environ 300 morts, dont des femmes et des enfants, pour la pire tragédie de l'immigration de ces dernières années.
111 corps ont été ramenés sur la terre ferme. Mais les plongeurs qui ont exploré l'épave ont affirmé avoir vu des dizaines de corps aux alentours et les secouristes craignent que plusieurs aient été emportés au large par les forts courants.
Rome a décrété vendredi "deuil national": les drapeaux sont en berne et une minute de silence a été observée dans toutes les écoles. Il en sera de même avant chaque compétition sportive.
Le vice-Premier ministre Angelino Alfano, dépêché sur place, a confirmé à l'AFP que le skipper du bateau avait été arrêté. "C'est un Tunisien de 35 ans qui avait été expulsé d'Italie en avril", a-t-il précisé.
Les migrants, en majorité des Somaliens et Erythréens, étaient partis des côtes libyennes, depuis le port de Misrata.
"Il faut agir, en Europe et en Afrique", a martelé vendredi M. Alfano devant la Chambre des députés. En Europe, le ministre entend changer des règles "qui font trop peser sur les pays d'entrée la charge de l'immigration clandestine", a-t-il dit.
Jeudi, il avait déjà réclamé que l'Italie, où ont afflué 25.000 migrants cette année (trois fois plus qu'en 2012), puisse étendre ses patrouilles "au-delà de ses eaux territoriales".
La ministre de l'Intégration Cécile Kyenge, première Noire dans un gouvernement italien, a réclamé l'instauration de "couloirs humanitaires pour rendre plus sûres ces traversées sur lesquelles spéculent des organisations criminelles".
Le président Giorgio Napolitano a demandé à "l'Europe de stopper le trafic criminel d'êtres humains en coopération avec les pays de provenance" et réclamé "la surveillance des côtes d'où partent ces voyages du désespoir et de la mort".
Selon le réseau d'ONG Migreurop à Paris, en vingt ans, 17.000 migrants sont morts en tentant de rallier l'Europe. La dernière tragédie la plus meurtrière remonte à juin 2011, quand 200 à 270 migrants originaires d'Afrique subsaharienne et fuyant la Libye s'étaient noyés en tentant de gagner Lampedusa.