"Nous avons commencé le travail préliminaire", a indiqué Ali Akbar Salehi lors d'un déplacement au Japon, des propos repris par l'agence Kyodo. Il a ajouté que parmi ces mesures figurait la réduction du nombre de centrifugeuses en activité. Ces dernières servent à enrichir l'uranium.
Selon l'agence de presse iranienne Fars, vingt membres de l'aile conservatrice du Parlement ont écrit au président Hassan Rohani pour se plaindre du démantèlement de centrifugeuses sur les sites de Natanz et Fordow.
"Malheureusement, ces deux derniers jours, des ouvriers (...) ont commencé à démanteler des centrifugeuses à Fordow", ont dit ces élus. "Ils ont dit qu'ils finiraient ce travail dans deux semaines."
Au terme de longues négociations, un accord est intervenu cet été entre l'Iran d'une part et les six puissances du P5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne + Allemagne) sur le programme nucléaire de Téhéran.
L'accord trouvé le 14 juillet à Vienne engage la république islamique à démanteler de larges pans de son programme nucléaire controversé en échange, dans un deuxième temps, d'une levée des sanctions internationales.
Pour la plupart des experts, le processus, qui a officiellement débuté le 18 octobre, devrait prendre entre quatre et six mois au moins.
A rappeler que l'accord sur le nucléaire iranien conclu à Vienne entre l'Iran et les grandes puissances a été salué de toutes parts (exception faite d'Israël) comme un événement historique.
Le texte de l'accord prévoit un encadrement des activités atomiques iraniennes en contrepartie d'une levée progressive des sanctions économiques qui visent l'Iran. Le but affiché par la communauté internationale ? Rendre quasiment impossible la possibilité pour l'Iran de fabriquer une bombe atomique, tout en assurant à Téhéran, qui nie avoir jamais eu l'intention de se doter de la bombe, le droit de développer une filière nucléaire civile. Une fois les installations iraniennes réduites, il faudrait en effet un an à Téhéran pour fabriquer une bombe, contre trois mois aujourd'hui, a fait valoir le secrétaire d'Etat américain John Kerry.
L'embargo des Nations unies sur les importations d'armes par Téhéran sera maintenu pendant cinq ans (sauf autorisation spécifique du Conseil de sécurité) et celui qui vise les missiles ne pourra être levé pendant huit ans.
L'accord conclu permettra également de lever progressivement les sanctions contre Téhéran à partir de 2016. Les premières sanctions ne pourront en effet être levées qu'après une réunion de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) prévue à la mi-décembre pour faire le point sur le respect de ses engagements par l'Iran.
Cependant, en cas de violation de l'accord, le texte prévoit une restauration des sanctions économiques visant la République islamique dans un délai de 65 jours. Cette possibilité de réversibilité durera quinze ans.
D'ici 10 ans, l'Iran devra démanteler les deux tiers de ses centrifugeuses. Les inspecteurs de l'AIEA auront, par ailleurs, un accès "limité" aux sites militaires iraniens.
L'Iran a aussi autorisé une enquête sur son programme nucléaire passé.