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Le CSEFRS publie son rapport annuel au titre de l'année 2023
« Nous n’avons remarqué aucun signe attestant qu’il y a une tendance séparatiste ou une quelconque trahison envers le pays dans le Hirak du Rif », a précisé Mohammed Nachnach, porte-parole de l’Initiative au début de cette conférence de presse modérée par Abdesslam Boutayeb.
"Ces jeunes n'ont fait que clamer leurs revendications d'une façon très pacifique", au cours de manifestations comptant beaucoup de chômeurs, mais aussi des cadres et de nombreuses femmes, d’après ce collectif d'ONG et d'intellectuels qui précise que plusieurs facteurs ont "envenimé la situation", à savoir les "déclarations irresponsables de certaines parties, les accusations de séparatisme et de trahison, l'absence des télévisions publiques dans le débat ou les arrestations et le refus de s'asseoir à la même table avec les contestataires pour entamer un dialogue"
Si les rédacteurs du rapport élaboré sur la base des rencontres que les membres de l’Initiative ont effectuées lors de sa première visite à Al Hoceima au début du mois courant (les 5-6-7-8) ont nié catégoriquement l’existence de courant séparatiste au sein du Hirak du Rif, Salah El Ouadie, président du Mouvement Damir, n’a pas écarté l’hypothèse de l’existence de parties étrangères qui tenteraient d’instrumentaliser le mouvement de protestation «spontanée» à Al Hoceima en vue de servir leur agenda. « Il faut arrêter de lancer des accusations contre le mouvement de protestation et de l’accuser de trahison ou d’être un agent de l’étranger », a martelé le rapport.
Un autre point que Salah El Ouadie a tenu à clarifier aux journalistes, c’est qu’aucun parti politique ou partie officielle n’a été derrière la création de cette Initiative en avril dernier par plusieurs personnalités (Abdelkader Alami, Amina Massoudi, Khadija Rougani, Jamal Bendahman, El Mustapha Mouatassim, Ahmed Chaouki benyoub…) et organisations de la société civile dont l’OMDH, le Mouvement Damir, l’Association Adala, le Centre marocain de la démocratie et de la sécurité, le Centre de la mémoire commune pour la démocratie et la paix et l’Observatoire amazigh pour les droits et les libertés.
A preuve, les déplacements et le travail effectué par les membres de l’Initiative ont été financés par eux-mêmes.
L’autre question qui a été soulevée lors de cette conférence de presse est relative à la torture que la défense des activistes du Hirak avaient prétendu devant la justice. Les membres de l’Initiative y ont opposé un démenti catégorique. Mohammed Nachnach a en effet affirmé que la torture était une pratique du passé, alors que Salah El Ouadie a assuré que celle-ci n’est plus systématique au Maroc. Pour sa part, Boubker Largou, président l’OMDH a appelé à faire une ligne de partage entre la torture à laquelle les enquêteurs recourraient pour extorquer des aveux et le traitement humiliant et dégradant qu’ils peuvent infliger aux mis en cause, affirmant dans ce sens que le parquet a diligenté 16 enquêtes pour torture.
Les auteurs du rapport rappellent, par ailleurs, que si "les forces de l'ordre ont fait preuve de retenue" au début de la contestation, elles ont pratiqué dernièrement "des formes de dissuasion ayant causé des blessures du côté des manifestants", et ont eu elles aussi des blessés dans leurs rangs.
Il n’en demeure pas moins que l’heure est à l’apaisement selon les artisans de cette initiative citoyenne et civile. A cet effet, ils ont présenté une feuille de route et adressé des recommandations à l’Etat et aux activistes du Hirak.
La première et la plus urgente d’entre elles concerne la libération de tous les détenus qui ont pris part aux manifestations « pacifiques ». « Le retour au calme passe nécessairement par la libération de tous les détenus », a assuré Abdesslam Boutayeb.
"Hormis ce préalable, le gouvernement doit prendre des initiatives pour satisfaire les revendications sociales", ont-ils souligné.
L’Initiative a ainsi proposé qu’un contenu concret soit donné par les pouvoirs publics aux revendications du Hirak relatives à l’emploi, la santé, l’enseignement, les infrastructures et les projets inscrits dans le programme de développement 2015-2019 lancé par S.M le Roi Mohammed VI et baptisé « Al Hoceima, ville phare de la Méditerranée ».
Estimant que "l'approche sécuritaire n'est pas un choix judicieux", l’Initiative a appelé à l’ouverture d’un dialogue entre les représentants du gouvernement, les membres du mouvement de protestation, les acteurs associatifs et les élus de la région.
Ils ont également mis l’accent sur la grande importance de l’apaisement qui donnera aux différentes parties l'occasion de rétablir la confiance et soulignent que ce rétablissement de confiance ne peut être réalisé à travers les annonces et les bonnes intentions, mais par le changement des mentalités et la prise de mesures concrètes et durables avec de nouveaux outils.
L’Initiative a, par ailleurs, appelé les activistes du Hirak à préserver le caractère pacifique des protestations et dénoncer tous ceux qui pourraient recourir à la violence verbale ou physique contre ceux qui ne partagent leur point de vue.
Il y a lieu de signaler qu’une délégation de l’Initiative a rendu visite ce jeudi après-midi à quelques activistes détenus à la prison de Oukacha à Casablanca dont Nasser Zafzafi, Silia et Jelloul.