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L'Euro-2012, un coût astronomique pour l'Ukraine

Vendredi 1 Juin 2012

L'Euro-2012, un coût astronomique pour l'Ukraine
L'Ukraine s'est dotée de nouvelles infrastructures pour accueillir l'Euro-2012 de football, mais les retombées économiques du tournoi seront loin de compenser le coût astronomique des dépenses de l'ex-République soviétique, aggravé par la corruption, estiment des experts.
Les aménagements et préparatifs pour la compétition co-organisée avec la Pologne du 8 juin au 1er juillet ont coûté à l'Etat ukrainien plus de 10 milliards d'euros, alors que les recettes devraient atteindre au maximum un demi-milliard, estime Erik Naïman, du groupe d'investissement Capital Times.
Ces dépenses, comparables à celles de la Grèce pour les Jeux olympiques de 2004 à Athènes, constituent une charge très lourde pour un pays dont le Produit intérieur brut (PIB) dépasse à peine 5700 euros par habitant par an.
Lorsque l'Ukraine a été désignée en 2007 pour accueillir l'Euro-2012, l'Etat espérait que les dépenses liées aux préparatifs de la deuxième compétition majeure en football, après la Coupe du monde, seraient couvertes jusqu'à 60% par des investissements privés.
Mais la crise économique mondiale apparue en 2008 a frappé de plein fouet le pays qui a vu son PIB s'effondrer de 14,8% l'année suivante, obligeant Kiev à revoir ses plans de financement pour l'Euro-2012.
"Les entreprises privées n'avaient plus d'argent" à consacrer à cet événement, explique M. Naïman.
De plus, le climat est peu favorable aux investisseurs en Ukraine, pays qui occupe la 152e place (sur 183) du classement de la Banque mondiale sur la facilité à faire des affaires.
Finalement, l'argent privé a surtout servi à la construction et la modernisation des stades à Donetsk et Kharkiv, deux des quatre villes hôtes, dans l'est du pays.
Le reste a dû être financé par des fonds publics: les travaux dans les stades de Kiev et Lviv, dans l'ouest du pays, la construction de nouveaux terminaux dans les aéroports des quatre villes hôtes et la réfection de certaines routes.
Pour faire face à la situation, l'Etat, dont les caisses sont vides, s'est lourdement endetté en finançant 80% des dépenses liées à l'Euro via des émissions obligataires sur le marché intérieur avec des taux d'intérêt annuels compris entre 10% et 20%, souligne M. Naïman.
Résultat, "l'Ukraine va devoir payer environ un milliard de dollars chaque année rien que pour couvrir les intérêts de ces emprunts" pendant plusieurs années, prévient l'expert.
Hébergements hors de prix
Sous prétexte d'"économiser du temps" pour entamer au plus vite les travaux, le gouvernement du président Viktor Ianoukovitch a modifié la législation pour éviter les appels d'offres, selon ses détracteurs.
Ainsi, nombre de contrats juteux ont été obtenus par des groupes jugés proches de certains hauts responsables gouvernementaux et les dépenses de l'Etat ont été accrues par la corruption qui gangrène le pays, soulignent des analystes.
"Les pots-de-vin versés pour la plupart des projets atteindraient 40%" du total, écrit sur son blog l'analyste Andrew Wilson, du Centre européen des relations extérieures, basé à Londres.
Pour ne rien arranger, des scandales touchant l'Euro en Ukraine se sont multipliés ces derniers mois. Ainsi, le sort en prison de l'ex-Premier ministre et opposante Ioulia Timochenko pourrait pousser des dirigeants de plusieurs pays européens à boycotter l'Ukraine en renonçant à venir voir des matches.
Sur le plan économique, la hausse astronomique des prix de l'hébergement pendant l'Euro pourrait entraîner un important manque à gagner: le nombre de supporteurs étrangers attendus en Ukraine, estimé initialement de 800.000 à un million, risque de chuter de moitié, selon des experts.

AFP

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