Des femmes, des enfants de moins de 14 ans et des personnes âgées figurent parmi ces civils libérés mardi, a dit à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Selon lui, ils ont été libérés après avoir été interrogés par les jihadistes de l'EI sur leurs éventuels liens avec le régime. Ils "ne vont pas revenir dans la ville de Deir Ezzor mais vont réintégrer des tribus locales de cette province", a précisé M. Abdel Rahmane.
Le groupe jihadiste détient encore 130 civils, essentiellement des jeunes et des hommes adultes, qui sont toujours interrogés selon le directeur de l'OSDH.
"S'il s'avère qu'ils n'ont pas de liens avec le régime, ils vont suivre des cours religieux puis ils seront relâchés", a dit M. Abdel Rahmane. L'EI a enlevé au moins 400 civils, dont des femmes et des enfants, après un assaut samedi sur la ville de Deir Ezzor, où il a tué au moins 135 personnes, avait indiqué cette ONG
Ces civils ont été enlevés à Al-Bgheliyeh, banlieue proche de Deir Ezzor (est) et dans d'autres secteurs alentours, avant d'être emmenés dans des régions sous le contrôle des jihadistes dans l'ouest de la province du même nom ainsi que dans la province voisine de Raqa, fief de l'EI.
Le régime contrôle toujours des portions de Deir Ezzor ainsi qu'un aéroport militaire à proximité, malgré les attaques répétées de l'EI.
Mardi, les Etats-Unis ont reconnu qu’"il reste encore beaucoup de travail à accomplir" pour être en mesure d'amorcer la semaine prochaine, comme prévu, les pourparlers de paix entre l'opposition syrienne et le gouvernement de Bachar al-Assad.
Washington exhorte les participants à ces négociations sous l'égide de l'ONU, qui doivent s'ouvrir à Genève lundi 25 janvier, à garder le cap malgré les dissensions sur l'identité des représentants des forces d'opposition au président al-Assad.
L'Arabie saoudite a organisé une réunion à Ryad avec une partie des groupes d'opposition susceptibles d'aller à Genève et qui lui sont proches. Mais la Russie a fait de même avec d'autres groupes et l'Iran a aussi ses idées sur la question. De son côté, le gouvernement syrien a accepté en principe d'aller à Genève mais veut d'abord voir la liste des délégués de l'opposition.
Mais mardi, à la veille d'une rencontre à Zurich entre les chefs de la diplomatie américaine John Kerry et russe Sergueï Lavrov, le département d'Etat américain a reconnu que le temps était compté pour lancer ces négociations à la date prévue.
MM. Kerry et Lavrov vont "certainement discuter de la Syrie et de nos efforts en cours pour mettre en oeuvre une transition politique" dans ce pays, a déclaré le porte-parole du département d'Etat, John Kirby.
"Nous souhaitons toujours que la rencontre ait lieu le 25 janvier", a ajouté M. Kirby, qui a toutefois affirmé ne pas savoir si Moscou tenait aussi à ce que les pourparlers débutent lundi prochain, comme prévu.
"Nous sommes au fait que des différences d'opinion persistent, et que cela complique le processus (...) il reste beaucoup de travail à accomplir pour que la rencontre ait lieu", a résumé le porte-parole de la diplomatie américaine.
Selon une feuille de route déjà définie à Vienne en novembre par 17 pays --dont les grandes puissances et des protagonistes du conflit comme l'Arabie saoudite et l'Iran-- un cessez-le-feu doit être conclu, un gouvernement de transition formé et des élections organisées dans un délai de 18 mois.
D'après l'ONU, 400.000 civils sont assiégés et affamés par les forces gouvernementales ou rebelles dans 15 endroits en Syrie. Les membres du Conseil de sécurité ont demandé solennellement vendredi dernier que cesse cette tactique de guerre contraire au droit international.