L'Autriche met la pression sur la Grèce pour qu'elle contrôle mieux ses frontières

Athènes scandalisée d'avoir été accusée de laxisme


Mardi 26 Janvier 2016

La frontière extérieure de l'UE va "se déplacer vers l'Europe centrale" si la Grèce n'améliore pas le contrôle de sa frontière avec la Turquie, a mis en garde l'Autriche lundi lors d'une réunion européenne consacrée aux migrations et au terrorisme.
 Face à l'afflux ininterrompu de migrants, le renforcement du contrôle des frontières extérieures européennes est au cœur des discussions entre ministres de l'Intérieur de l'UE réunis à Amsterdam (Pays-Bas) pour une réunion informelle.
 Après avoir menacé samedi Athènes d'une "exclusion provisoire" de l'espace Schengen de libre circulation, l'Autriche a de nouveau mis en cause frontalement la Grèce pour ses lacunes dans la protection de sa frontière avec la Turquie, principale porte d'entrée des migrants dans l'UE.
 "C'est un mythe que la frontière gréco-turque ne peut pas être protégée, la marine grecque a suffisamment de capacités pour sécuriser cette frontière", a estimé la ministre autrichienne de l'Intérieur, Johanna Mikl-Leitner, devant des journalistes.
 "Si nous ne réussissons pas à sécuriser la frontière extérieure de l'Europe, la frontière gréco-turque, la frontière extérieure de l'Europe va se déplacer vers l'Europe centrale", a-t-elle averti à son arrivée à la réunion.
 Mme Mikl-Leitner a par ailleurs confirmé l'intention de son pays de plafonner le nombre de demandeurs d'asile accueillis "parce que nos ressources ont aussi des limites", a-t-elle prévenu.
 Son homologue allemand Thomas de Maizière a également appelé la Grèce à "faire ses devoirs", mais sans employer le même ton offensif ni reprendre à son compte les menaces d'exclusion.
 "Le fait demeure que nous voulons sauvegarder Schengen, nous voulons des solutions européennes communes, mais le temps est compté", a insisté M. de Maizière, estimant que le point clé était une mise en oeuvre rapide de l'accord de l'UE avec la Turquie pour freiner les flux de migrants vers l'Europe.
 "Il faut renforcer les contrôles et rendre vraiment sûrs les contrôles à la frontière externe de l'UE, et ce faisant, nous sauverons la libre circulation" au sein de l'espace Schengen, a pour sa part déclaré le ministre italien de l'Intérieur Angelino Alfano.
 Interrogé sur l'hypothèse d'une exclusion de la Grèce de Schengen, il a estimé qu'il ne devait pas "y avoir des petits morceaux d'Europe à l'intérieur, d'autres à l'extérieur", car "ce serait le début d'un effritement".
 Le ministre espagnol de l'Intérieur a aussi plaidé pour un contrôle amélioré des frontières extérieures, la "meilleure garantie pour préserver le code de frontières Schengen". Mais "je ne crois pas que ce soit une bonne idée" d'isoler la Grèce, a aussi considéré Jorge Fernandez Diaz.
 "Il est évident que nous devons mieux gérer nos frontières extérieures", a estimé le commissaire européen en charge des migrations, Dimitris Avramopoulos.
 Interrogé sur l'idée d'écarter la Grèce de Schengen, le représentant de l'exécutif européen a toutefois assuré que "rien de ce genre n'a été proposé". Les Etats membres "en première ligne doivent travailler plus et nous devons les aider à mieux faire leur travail", a ajouté M. Avramopoulos.
 La rencontre informelle à Amsterdam, sans décision à l'ordre du jour, devait également être l'occasion pour les ministres de l'Intérieur d'échanger sur la lutte contre le terrorisme et l'amélioration du partage d'informations entre Européens.
 Elle donnera l'occasion à l'UE de présenter officiellement le nouveau Centre européen de contre-terrorisme, mis en place au sein d'Europol, l'office européen de police.
Dimanche, la Grèce a exclu de se mettre à "noyer des femmes et enfants" en Égée, haussant le ton contre ceux de ses partenaires européens qui lui reprochent de ne pas bloquer les flux de migrants.
 "La Grèce garde ses frontières et les frontières européennes. Ce qu'elle ne peut pas faire et ne fera pas, c'est couler des barques et noyer des femmes et enfants car les lois européennes et internationales et les valeurs de notre civilisation l'interdisent", a déclaré le ministre adjoint aux Affaires européennes, Nikos Xidakis, cité par un communiqué.


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