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Le club dix fois champion d'Espagne est le premier d'Europe à tenter l'aventure pakistanaise. A Gulberg, un quartier aisé de Lahore, ville de douze millions d'habitants, un rectangle de gazon parfaitement coupé accueille plusieurs équipes de jeunes.
Certains, sous le conseil d'entraîneurs espagnols tout de noir vêtus, s'entraînent à l'art du penalty, filmés par leurs parents. Le long des lignes de touche, des banderoles à l'effigie des "Colchoneros" ont été posées.
"Nous ne cherchons pas des joueurs pour l'Atletico Madrid parce que nous savons que cela va être difficile", affirme l'entraîneur Javier Visea à l'AFP. "Notre objectif est d'améliorer le football ici. Nous savons que le cricket est le sport principal", ajoute-t-il.
L'autre club phare de Madrid, avec le Real, part de loin. Le niveau général des joueurs pakistanais est faible, le foot est pratiqué à la marge dans un pays dirigé depuis l'été 2018 par Imran Khan, ancien champion de cricket. Dans tous les villages, des enfants vêtus de shalwar kameez, pantalons et chemises amples, s'y adonnent. Les ballons sont bien plus rares.
Le sport le plus joué au monde doit en outre composer avec de fréquentes luttes intestines au sein de la fédération pakistanaise de football, déjà suspendue à deux reprises par la Fifa.
Une troisième sanction pourrait suivre, après celles de 1995 et 2017-2018, qui avaient privé les sélections et clubs de compétitions internationales. Affaiblissant encore un peu plus un pays pointant au 199e rang du classement Fifa et qui n'a jamais participé à une Coupe du monde.
L'Atletico Madrid garde pourtant l'espoir. "Il y a beaucoup de fans de football (au Pakistan). Ils suivent la Premier League, ils suivent la Liga", observe Javier Visea. Les jeux vidéos dédiés au foot font fureur dans le pays.
L'entraîneur espagnol affirme promouvoir le football, le sport et la santé dans le pays, sans vraiment chercher à dénicher une pépite dans un pays à la population pourtant très jeune et passionnée.
Fiza Shahid, 10 ans, rêve de devenir footballeuse professionnelle après avoir vu ses héros Lionel Messi et Cristiano Ronaldo à la télévision. Avant l'ouverture de l'académie, elle explique qu'elle jouait "dans l'arrière-cour de sa maison".
Son père Muhammad, agent de sécurité, la soutient, quand le sport est généralement une histoire d'hommes au Pakistan, pays musulman conservateur et patriarcal. "Les fils et les filles ont les mêmes droits", affirme-t-il à l'AFP.
Hussam Suhail, 12 ans, se réjouit lui de jouer sur un vrai terrain, et pas "dans la rue, où il y a des arbres et des voitures".
L'Atletico Madrid pénètre ainsi une terre vierge de football, aux 207 millions d'habitants. Un pays plein de "promesses", soulignait mi-janvier l'ex-star du ballon rond, le Portugais Luis Figo, venu avec un autre Ballon d'or, le Brésilien Kaka, promouvoir le football au Pakistan.
Sur son site Internet, le club espagnol, qui dispose d'académies en Egypte, en Roumanie ou au Mexique, vante un "plan d'expansion international ambitieux, qui prévoit la création d'écoles dans plusieurs marchés stratégiques".
En novembre, le vainqueur de la dernière Ligue Europa a annoncé le lancement d'un réseau d'académies en Inde, le grand voisin du Pakistan. En mars, il s'était lié avec un géant du marketing chinois pour développer sa marque dans le pays d'1,3 milliard d'habitants et de consommateurs potentiels.