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En quête de gains dans un marché international qui n'arrive toujours pas à se défaire des séquelles de la crise de 2009, de nombreuses banques se sont lancées à la conquête de l'Afrique où le secteur bancaire est en passe de devenir un vecteur de croissance à très haute valeur ajoutée.
Le prestigieux magazine international, The Banker, a indiqué dans un rapport publié en 2014 que l'Afrique se classe première en termes de revenus sur capitaux dans le monde.
Selon le magazine, les revenus des banques en Afrique se situent aux alentours de 25 % contre seulement 20 % pour la région de l'Asie-pacifique et 15 % pour l'Amérique du nord et l'Europe de l'est.
Ces revenus sont estimés à seulement 5 % en Europe occidentale, en raison de l'impact toujours visible du credit crunch de 2009, selon The Banker, qui prévoit aussi un doublement des revenus dans les cinq prochaines années pour le secteur africain, soit entre 15 et 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires supplémentaire. Des prévisions publiées récemment par l'Agence internationale de notation Moody's confortent la trajectoire future et prometteuse du continent africain.
Selon l'agence, les banques opérant en Afrique subsaharienne devraient continuer à afficher une forte croissance, grâce notamment à de bonnes perspectives économiques et à un élargissement de l'inclusion financière dans la région.
"Nous nous attendons à ce que les systèmes bancaires d'Afrique subsaharienne continuent de connaître une forte expansion, dans le sillage d'une croissance économique robuste et d'une plus grande pénétration des services bancaires grâce à l'accessibilité croissante du mobile-banking", a dit Constantinos Kypreos, vice-président de l'agence et co-auteur du rapport intitulé: "Les tendances du crédit bancaire en Afrique subsaharienne", publié en mai dernier.
Les investisseurs, notamment financiers, semblent parfaitement conscients des perspectives juteuses qu’offre l'Afrique.
D'après Moody's, ces investisseurs sont de plus en plus intéressés par les banques opérant en Afrique subsaharienne, dont les actifs ont augmenté de plus de 15 % en moyenne par an au cours des quatre dernières années.
Le secteur bancaire en Afrique s'impose donc comme un choix stratégique pour les investisseurs, qui doivent, selon les analystes financiers, prendre en compte certains défis qui peuvent présenter des risques. Il s'agit de défis liés notamment à la volatilité des flux de capitaux et de la croissance, la dépendance des économies aux exportations de matières premières, l'imprévisibilité de l'environnement d'exploitation, dont les risques sécuritaires, la corruption, les taux élevés de pauvreté et le déficit d'infrastructures. Par ailleurs, dans ce paysage bancaire continental en pleine ébullition, les banques marocaines semblent bien positionnées pour s'imposer sur l'échiquier financier continental.
Tel est le constat fait par le quotidien "The Mail and Guardian" qui a souligné, dans une analyse publiée mardi dernier dans son édition internationale, la bonne position qu'occupe le secteur bancaire marocain dans le continent.
La publication cite, dans ce contexte, l'exemple du Groupe Banque Populaire (GBP), désigné meilleure banque africaine de l'année lors des African Banker awards, qui ont eu lieu en mai dernier à Abidjan.
En remportant ce prix, décerné par le magazine African Banker à l'occasion des assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), le groupe marocain s'est imposé face à des concurrents de calibre, souligne la publication, notant que le GBP s'est distingué par ses stratégies agressives et sa détermination à renforcer son expansion tout en limitant les risques.
Le GBP a fait montre de pragmatisme en reprenant deux leaders des services du leasing (Maroc Leasing et Vivalis Salaf), ajoute "The Mail and Guardian", relevant que le groupe marocain continue de mettre en œuvre une politique impressionnante d'expansion ouvrant pas moins de 100 nouvelles branches en moyenne annuelle.
Le Mail and Guardian n'a pas manqué de souligner la stratégie internationale de la banque marocaine, qui s'emploie à améliorer les services offerts à la communauté marocaine établie notamment en Europe.
L'Afrique occupe également une place de choix dans la stratégie d'expansion du groupe marocain, déjà implanté dans des pays comme la Côte d'Ivoire, la République centrafricaine et la Guinée, poursuit le journal.
L'analyse de la publication africaine vient ainsi conforter la réputation des institutions financières du Royaume et leur place grandissante dans le continent.
Ayant développé une agilité remarquable sur le terrain africain, les banques marocaines ont réussi aujourd'hui à damer le pion à des concurrents jadis redoutables, en allant ouvrir ou acquérir près de 1.200 agences en Afrique subsaharienne, augmentant, par la même occasion, leur part de parcs bancaires de 40 % à 76 % en 7 ans, comme l'a souligné le cabinet "Nouvelles Donnes" dans son étude annuelle intitulée: "Banking Survey Emerging Markets".
Il s'agit d'une évolution qui n'échappe pas aux observateurs internationaux, qui estiment que les succès réalisés par les banques marocaines en Afrique traduisent non seulement l'engagement du Royaume en faveur de l'intégration régionale mais également la projection à l'international du secteur financier national.