L’AZETTA présente son rapport : L’interdiction des prénoms amazighs provoque l’ire des ONG


Mustapha Elouizi
Samedi 10 Décembre 2011

Les autorités locales marocaines continuent toujours d’interdire les prénoms amazighs. Si la loi de l’état civil stipule que le prénom doit avoir un "caractère marocain", d’aucuns persistent à considérer des prénoms amazighs, et partant purement marocains, comme étant étrangers à leur territoire d’origine. Le Réseau amazigh pour la citoyenneté (AZETTA) estime qu’il s’agit là d’une  violation grave du droit des Marocains à choisir un prénom amazigh pour leurs enfants. Plus, c’est même une «forme explicite et claire de discrimination raciale». En fait, les responsables de l’état civil expliquent la loi selon leur propre interprétation, qui veut faire dire à « caractère marocain » la signification d’ "arabo-musulman".
AZETTA a même donné des exemples vivants dans son rapport présenté dans le cadre de l’examen périodique universel 2012. En l’espace de deux mois et demi en 2009, l’administration marocaine a interdit six prénoms amazighs. Ce sont les prénoms de "Tazizi" à Tahla, "Sifaou" à Meknès, "Siman" à Boufekrane, "Titrite" par les autorités consulaires de Créteil en France, "Kaya" à Ait Ourir dans la région de Marrakech, et "Ayour" à Béni-Mellal, et ce au motif d’une circulaire du ministère de l’Intérieur datée du 24/06/2005, numéro 160. Et malgré la publication d’une autre circulaire du ministère de l’Intérieur N° D 3220 du 09 avril 2010, la Haute commission de l’état civil, dont le ministère de l’Intérieur est membre, persiste à refuser d’enregistrer des prénoms amazighs. A ce propos, citons d’autres cas, tel que celui de la famille Rifaii, à qui les services consulaires marocains à Washington ont refusé l’inscription du prénom "Sifaou" qu’elle avait choisi pour son nouveau-né en décembre 2010. La Haute commission de l’état civil a signifié à cette famille, le 24 janvier 2011, un refus catégorique, suite à son recours. Par ailleurs, signalons que d’autres cas ont été enregistrés, au cours desquels l’Amazigh a fait l’objet de tracasseries et d’interdiction de la part des autorités de l’état civil et des services consulaires à l’étranger.
Ledit rapport mentionne la faiblesse des programmes d’enseignement de la langue amazighe, et l’adoption d’approches non scientifiques, et fondées sur la non généralisation de son enseignement dans l’école marocaine.  Cela constitue un indice du caractère peu sérieux des institutionnels, en l’occurrence le gouvernement marocain et son partenaire l’Institut Royal de la culture amazighe. Et d’ajouter que cela montre clairement que cet enseignement ne satisfait pas aux critères nécessaires et ne correspond nullement au contenu culturel et historique de la langue amazighe, de même qu’il ne garantit pas l’égalité des chances et l’unification des acquis de tous les élèves dans l’ensemble des écoles marocaines. De nombreux programmes d’enseignement adoptés au Maroc véhiculent toujours des textes et des données consacrant la discrimination, la marginalisation et l’infériorité de l’Amazigh, son histoire, sa civilisation et sa culture. D’ailleurs, c’est ce qui est institué à l’intérieur des espaces publics, des discours officiels ou des établissements de l’Etat à travers l’utilisation de termes exclusifs et non constitutionnels tel que Maghreb arabe, et d’expressions péjoratives (berbère, Dahir berbère), dans les programmes scolaires et les médias publics. D’autre part, l’initiative du ministère de l’Education nationale, à savoir  "La célébration de 1200 années de l’édification de l’Etat marocain", constitue une grave falsification de l’histoire du Maroc et un appel délibéré pour l’anéantissement de l’histoire des Amazighs en Afrique du Nord.


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1.Posté par Arris le 12/12/2011 13:32
La vérité vaincra. Vive la liberté. vive Imazighen

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