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C’est sur les ondes d’une radio privée, Atlantic, que l’Istiqlalien Karim Ghellab a choisi de s’exprimer pour remettre, en toute urbanité, quelques pendules à l’heure. Et l’heure est justement à son bilan en tant qu’ancien ministre de l’Equipement et des Transports. Depuis quelques semaines déjà, tous les projecteurs sont braqués sur les actions et, surtout, les déclarations de A. Rabbah, le ministre PJD qui a succédé à M. Ghellab aux Transports et à l’Equipement. Des déclarations souvent tonitruantes qui laissent à penser que le grand déballage et surtout la guerre contre les rentiers de l’économie marocaine ont commencé avec les islamistes du gouvernement. Faux, a l’air de dire le président de la Chambre des représentants. Ce travail a commencé sous le gouvernement d’Abbas El Fassi. Et celui qui en a été le ministre des Transports de donner des exemples concrets. « A la tête de ce département, j’ai procédé à la suppression des agréments des transports de marchandises. De la même manière, j’ai supprimé les agréments relatifs au gardiennage et au nettoyage des ports », déclare haut et fort Karim Ghellab.
Des exemples qui donnent à réfléchir. La réforme du système des agréments et des privilèges a bel et bien commencé sous le mandat de l’Exécutif Abbas El Fassi. « Le gouvernement sortant l’a fait sans bruit et de manière sereine, loin des caméras et des magnétophones. Et c’est cela toute la différence entre le populisme du PJD et la volonté de réforme profonde de l’ancienne majorité », soutient mordicus un député de l’Union socialiste des forces populaires.
Dans son interview radiophonique diffusée hier matin, M. Ghellab fait l’inventaire des actions menées par le département aux destinées duquel il présidait et ce pour mettre fin au système des rentes. Suppression des agréments mais aussi réforme des centres de visite technique. « Le système de gré à gré a été supprimé. Et nous avons fait adopter le principe du cahier des charges pour l’ouverture de centres de visite technique », a fait valoir le père de la réforme du Code de la route comme en réponse à M. Rabbah qui, dans une interview parue lundi 12 mars sur les colonnes d’« Attajdid », le journal porte-parole du PJD, avait fait part de son projet de réformer le système d’ouverture des centres de visite technique et donc de faire table rase de l’héritage –que louent les professionnels qui ont à cœur la sécurité routière- de son prédécesseur.
Et ce mardi matin, c’est avec la même verve que Karim Ghellab a défendu son Code de la route. Pas question pour lui de laisser dire que le nombre de tués sur la route n’a pas baissé et que sa loi est inefficiente. « Ceux qui en appellent à un nouveau Code de la route n’ont pas raison. Une loi ne peut pas donner tous ses fruits en 18 mois d’application. Regardez ce qui se passe avec le Code du statut personnel. Il n’est pas appliqué dans sa totalité, il y a des lacunes, des blocages dans son application mais ce n’est pas pour autant que l’on dit qu’on va changer de Code de statut personnel et en adopter un nouveau. En ce qui concerne le Code de la route, on peut peut-être procéder à des réajustements, sans plus. »
Une interview instructive où l’on décrypte entre les lignes que ni Benkirane ni sa famille politique n’ont inventé la transparence ou une quelconque opération « mains propres ». Le président Ghellab s’est départi de sa légendaire réserve pour asséner quelques vérités. « Ministre de l’Equipement, j’ai préparé, à la demande du premier ministre, la liste des exploitants des carrières de sables et je l’ai d’ailleurs transmise à la primature. La publication de telles listes est une bonne chose car cela procède du droit d’informer l’opinion publique. Et à ce titre, je ne comprends pas pourquoi le gouvernement Benkirane ne veut pas dévoiler le salaire d’Eric Gerets… »
Premiers couacs d’une majorité qui donne l’impression de régler ses comptes avec un PJD champion de la couverture tirée à soi ? Lundi, le PJDiste Rabbah s’est voulu rassurant en affirmant que l’Exécutif présidé par Benkirane s’inscrivait dans la continuité et qu’il n’était pas question de faire table rase des actions des ministres sortants. Une manière de calmer les partenaires de la coalition gouvernementale visiblement excédés par des islamistes déjà en campagne pour les élections communales.