-
Managem finalise la cession de la compagnie minière d'Oumejrane au profit de Purple Hedge Resources Morocco
-
Décarbonation des transports : Le Maroc accueille le Green Impact Expo & Summit 2025
-
Pêche au poulpe : Des résultats "satisfaisants" dès les premiers jours de la saison hivernale 2025
-
Sociétés cotées : L'AMMC publie les déclarations mensuelles de décembre 2024 relatives au programme de rachat
-
Position extérieure globale : Une situation nette débitrice de 785 MMDH à fin septembre 2024
Au cours de cette rencontre, il a abordé plusieurs problématiques écologiques et sociales, notamment l'accès à l'eau et sa gestion publique ainsi que les problèmes écologiques de la Méditerranée. Il a entamé son intervention en défendant sa doctrine qu’il a présentée comme «une vision matérialiste de l’interaction de l’homme et de son écosystème» et une «alternative concrète et radicale» aux dégâts du néolibéralisme». Il a également insisté sur le fait que «les néolibéraux ne peuvent pas répondre aux défis écologiques» et plaidé pour une harmonisation entre l’homme et son environnement pour faire face à la menace de destruction de l’écosystème humain et répondre aux aspirations des générations futures.
Jean-Luc Mélenchon a expliqué que l’écosocialisme représente une réponse humaine raisonnée aux impasses dans lesquelles sera enfermée désormais l’humanité en raison des modes de production et de consommation de notre temps qui épuisent l’être humain et l’environnement.
Devant mille personnes, il a essayé de présenter l’essentiel de la thèse de l’«écosocialisme» et les raisons de son adoption, qu’il a résumée en trois grandes bifurcations qui se sont produites dans l’histoire humaine, en l’occurrence, les bifurcations à la fois anthropologique, écologique et économique.
Jean-Luc Mélenchon a, par ailleurs, expliqué son choix du terme «bifurcation» au lieu de crise ou révolution, du fait que ce mot vient du vocabulaire de la physique; il décrit l’évolution soudaine d’un système dynamique qui connaît un changement radical de trajectoire. Et ce, aussi parce que «le mot crise est tellement utilisé qu’à la fin il ne veut rien dire car dans l’idée de crise il y a le concept d’un équilibre rompu momentanément mais dont on va rétablir les paramètres si bien qu’on va revenir à l’équilibre antérieur ».
Sur cette base, il s’est adressé à l’auditoire, en avançant que «la crise dans laquelle nous sommes entrés, nous n’en sortirons jamais dans les mêmes conditions dans lesquelles nous sommes entrés». Et d’ajouter : «Le film ne se rembobinera jamais».
Pour ce qui est de la première bifurcation, à savoir la bifurcation anthropologique, il a expliqué que «le passage de la population humaine à sept milliards d’individus, alors qu’elle n’était que de deux milliards il y a quelques décennies, suffirait à alerter sur ce sujet». Il a, aussi, précisé que chaque doublement de la population humaine correspond à une «bifurcation», en donnant comme exemple «le passage de la cueillette à l’agriculture, des outils en pierre taillée à ceux en métal » qui ont correspondu à des doublements de la population humaine. «Quelles mutations se sont produites à mesure que la population humaine faisait plus que tripler au cours des cinquante dernières années? » s’est-il interrogé.
Pour ce qui est de la bifurcation écologique, Mélenchon a souligné que cette bifurcation mûrit davantage à mesure que l’ordre globalitaire étend son mode de production et d’échange. Dans ce cadre, il a abordé les menaces qui guettent l’écosystème, notamment le réchauffement climatique, en se demandant ce que seraient les conséquences d’une augmentation de la moyenne de la température de trois degrés. «Une mutation de l’écosystème est engagée. Elle comporte une série de conséquences géopolitiques qui surplombent toute la réalité», a-t-il affirmé en responsabilisant l’«économie productiviste» quant à ces conséquences et en la considérant comme un «accélérateur décisif de cette évolution chaotique».
Concernant la bifurcation économique, il a souligné qu’elle doit « passer par des investissements d'avenir, méprisés par les marchés». Il a, dans ce sens, dénoncé la mainmise financière, en expliquant que «l’écosocialisme n’est pas une idée sur laquelle le réel doit s’adapter mais plutôt le contraire» et que les «néolibéraux ne peuvent pas répondre aux défis écologiques».
Par ailleurs, l’orateur a plaidé pour la préservation de la Méditerranée, qui connaît de très graves problèmes écologiques. «Nous sommes interdépendants d’un espace naturel hautement sensible qui s’appelle la Méditerranée», a-t-il dit. Et ce, dans le cadre d’une zone euromaghrébine qui regroupe les cinq plus cinq, à savoir le Portugal, l’Espagne, la France, l’Italie, et la Grèce de la rive Nord et la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye de la rive Sud.
A rappeler qu’à l’entame de cette conférence, il a salué le peuple tunisien qui, selon lui, «manifeste une très grande maîtrise de soi et un niveau élevé de conscience politique et civique qui lui permet de passer à côté des pièges qui lui sont tendus».