Avec Janet Yellen, l’ex-présidente de la Fed qui devient la première femme à diriger le Trésor américain, Joe Biden a choisi une économiste progressiste, spécialiste du chômage, et favorable à un massif soutien budgétaire. Celle qui était déjà entrée dans l’histoire en 2014 en devenant la première femme à la tête de la plus puissante Banque centrale du monde réitère la performance en accédant à 74 ans à la direction du ministère des Finances des Etats-Unis. Elle y remplace Steven Mnuchin. Sa nomination ayant été largement confirmée par le Sénat, c’est la vice-présidente Kamala Harris —elle aussi la première femme à ce poste— , qui a officiellement investi mardi Janet Yellen aux commandes du Trésor américain.
“+Félicitations Madame la secrétaire+”, “Merci Madame la vice-présidente”, ont échangé les deux responsables à la Maison Blanche. Cette passionnée d’économie, ancienne professeure d’Harvard au discours savant, parfois jargonnant, mariée à un prix Nobel d’économie (George Akerlof), accède à un poste crucial pour relancer la première économie du monde, plombée par la pandémie de Covid-19. Son expertise du marché de l’emploi alors que le taux de chômage a doublé depuis la crise sanitaire, à 6,7%, ainsi que ses efforts pour normaliser la politique monétaire menée après la crise financière de 2009 lui ont gagné le respect de nombreux membres du Congrès. Lors d’un grand oral devant les élus la semaine dernière, celle qui va tenir les cordons du budget américain avait vigoureusement appuyé le massif plan de relance proposé par Joe Biden. Il faut “voir grand”, avait plaidé Mme Yellen. L’administration Biden veut faire passer un gigantesque plan d’aide d’urgence à l’économie de 1.900 milliards de dollars. Celui-ci comprend des aides d’urgence pour les ménages les plus vulnérables et les petites entreprises. “Il y a un consensus à présent: sans nouvelle action, nous risquons une récession plus longue et plus dure et des cicatrices sur l’économie à long terme”, avait justifié Janet Yellen devant les sénateurs.
Pour convaincre de voter le nouveau plan de Joe Biden, Mme Yellen a relevé que les taux d’intérêt proches de zéro permettent d’emprunter de l’argent sans que le coût des intérêts n’alourdisse encore la dette des EtatsUnis. “A long terme, je pense que les avantages seront bien plus grands que les coûts financiers de ce plan”, a-t-elle souligné devant les élus. Elle aura fort à faire car des réticences existent même dans le camp démocrate. Conseillère économique de la campagne de Joe Biden, elle a défendu des mesures de lutte contre le réchauffement climatique et soutient une taxe sur le carbone, ce qui lui vaut la sympathie de l’aile progressiste du parti démocrate. “Nous avons besoin d’une politique publique orientée pour faire une grande différence sur le changement climatique”, a-t-elle affirmé récemment. A la tête de la Réserve fédérale de 2014 à 2018, elle était vue par les marchés comme “une colombe”, moins encline que les “faucons” à relever les taux d’intérêt pour prévenir l’inflation qu’à favoriser le plein emploi. Lors de sa première campagne électorale, Donald Trump lui reprochait en gardant les taux bas d’encourager la formation d’”une grosse bulle” financière au profit des démocrates.
Mme Yellen connaît bien Jerome Powell, son successeur à la présidence de la Banque centrale, dont le mandat court jusqu’en 2022, et qui a été son lieutenant lorsqu’elle tenait les rênes du Comité monétaire. Elle avait été écartée de la présidence de la Fed en 2018 par Donald Trump après y avoir été nommée par Barack Obama. Diplômée de la prestigieuse Université de Yale, cette fille de médecin juif au fort accent de Brooklyn était entrée dans l’institution monétaire par la petite porte parmi les bataillons de chercheurs économistes, et y a passé un tiers de sa carrière. Professeure à l’Université de Californie à Berkeley, elle a aussi été conseillère économique du président démocrate Bill Clinton de 1997 à 1999 avant de présider l’antenne régionale de la Fed de San Francisco.
En 2010, elle était devenue numéro 2 de la Banque centrale et avait supervisé, dans l’ombre de Ben Bernanke, le plus vaste plan de soutien monétaire pour sortir de la crise financière. Quatre ans plus tard, cette femme affable de petite taille, au visage encadré d’un casque de cheveux blancs, lui avait succédé à la tête de la Fed pour devenir en 2014 “la deuxième femme la plus puissante du monde”, selon Forbes, derrière Angela Merkel.
“+Félicitations Madame la secrétaire+”, “Merci Madame la vice-présidente”, ont échangé les deux responsables à la Maison Blanche. Cette passionnée d’économie, ancienne professeure d’Harvard au discours savant, parfois jargonnant, mariée à un prix Nobel d’économie (George Akerlof), accède à un poste crucial pour relancer la première économie du monde, plombée par la pandémie de Covid-19. Son expertise du marché de l’emploi alors que le taux de chômage a doublé depuis la crise sanitaire, à 6,7%, ainsi que ses efforts pour normaliser la politique monétaire menée après la crise financière de 2009 lui ont gagné le respect de nombreux membres du Congrès. Lors d’un grand oral devant les élus la semaine dernière, celle qui va tenir les cordons du budget américain avait vigoureusement appuyé le massif plan de relance proposé par Joe Biden. Il faut “voir grand”, avait plaidé Mme Yellen. L’administration Biden veut faire passer un gigantesque plan d’aide d’urgence à l’économie de 1.900 milliards de dollars. Celui-ci comprend des aides d’urgence pour les ménages les plus vulnérables et les petites entreprises. “Il y a un consensus à présent: sans nouvelle action, nous risquons une récession plus longue et plus dure et des cicatrices sur l’économie à long terme”, avait justifié Janet Yellen devant les sénateurs.
Pour convaincre de voter le nouveau plan de Joe Biden, Mme Yellen a relevé que les taux d’intérêt proches de zéro permettent d’emprunter de l’argent sans que le coût des intérêts n’alourdisse encore la dette des EtatsUnis. “A long terme, je pense que les avantages seront bien plus grands que les coûts financiers de ce plan”, a-t-elle souligné devant les élus. Elle aura fort à faire car des réticences existent même dans le camp démocrate. Conseillère économique de la campagne de Joe Biden, elle a défendu des mesures de lutte contre le réchauffement climatique et soutient une taxe sur le carbone, ce qui lui vaut la sympathie de l’aile progressiste du parti démocrate. “Nous avons besoin d’une politique publique orientée pour faire une grande différence sur le changement climatique”, a-t-elle affirmé récemment. A la tête de la Réserve fédérale de 2014 à 2018, elle était vue par les marchés comme “une colombe”, moins encline que les “faucons” à relever les taux d’intérêt pour prévenir l’inflation qu’à favoriser le plein emploi. Lors de sa première campagne électorale, Donald Trump lui reprochait en gardant les taux bas d’encourager la formation d’”une grosse bulle” financière au profit des démocrates.
Mme Yellen connaît bien Jerome Powell, son successeur à la présidence de la Banque centrale, dont le mandat court jusqu’en 2022, et qui a été son lieutenant lorsqu’elle tenait les rênes du Comité monétaire. Elle avait été écartée de la présidence de la Fed en 2018 par Donald Trump après y avoir été nommée par Barack Obama. Diplômée de la prestigieuse Université de Yale, cette fille de médecin juif au fort accent de Brooklyn était entrée dans l’institution monétaire par la petite porte parmi les bataillons de chercheurs économistes, et y a passé un tiers de sa carrière. Professeure à l’Université de Californie à Berkeley, elle a aussi été conseillère économique du président démocrate Bill Clinton de 1997 à 1999 avant de présider l’antenne régionale de la Fed de San Francisco.
En 2010, elle était devenue numéro 2 de la Banque centrale et avait supervisé, dans l’ombre de Ben Bernanke, le plus vaste plan de soutien monétaire pour sortir de la crise financière. Quatre ans plus tard, cette femme affable de petite taille, au visage encadré d’un casque de cheveux blancs, lui avait succédé à la tête de la Fed pour devenir en 2014 “la deuxième femme la plus puissante du monde”, selon Forbes, derrière Angela Merkel.