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Le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT), un des organes du Conseil de l'Europe, a visité en avril quatre centres fermés de pré-renvoi (CPR) à Milan, Gradisca, Potenza et Rome.
"Le CPT a identifié plusieurs cas d'allégations de mauvais traitements physiques et d'usage excessif de la force par des policiers à l'encontre de ressortissants étrangers retenus dans les CPR visités, généralement à la suite de troubles ou d'actes de vandalisme dans les centres", note le rapport de l'instance paneuropéenne remis vendredi.
Celui-ci note "l'absence d'un contrôle rigoureux et indépendant de ces interventions de police, ainsi que l'absence d'enregistrement précis des blessures subies par les personnes retenues et d'évaluation de leur origine".
Le Comité critique également "la pratique répandue de l'administration de médicaments psychotropes non prescrits dilués dans de l'eau à des ressortissants étrangers, telle que documentée au CPR de Potenza".
Le Comité pointe encore l'architecture des CPR, qui rappelle trop les unités de détention de haute sécurité pour personnes condamnées (grillages à triple maille métallique sur les fenêtres, cours extérieures en forme de cage...), et regrette que "les ressortissants étrangers sont laissés à l'abandon", sans aucune activité, alors que leur période de rétention peut durer jusqu'à 18 mois.
En outre, la nourriture fournie aux personnes détenues est de mauvaise qualité et les stocks d'articles de toilette sont insuffisants, note l'instance.
Autant d'éléments qui sont source d'un "taux élevé d'événements critiques et de violence" dans les CPR et qui "remettent en question l'application d'un tel modèle par l'Italie dans un cadre extraterritorial, tel que l'Albanie".
Rome a en effet signé fin 2023 avec Tirana un accord prévoyant la création de deux centres en Albanie, où les migrants secourus en Méditerranée pourront effectuer une demande d'asile, un accord dont l'application demeure bloquée pour le moment par la justice italienne.
Dans leur réponse au rapport du CPT, les autorités italiennes "fournissent des informations détaillées sur le fonctionnement des efforts extraterritoriaux visant à détenir les migrants dans des centres situés sur le territoire albanais, avec une référence particulière à l'évaluation de leur vulnérabilité".
"En outre, les autorités italiennes indiquent que les cas de mauvais traitements physiques décrits dans le rapport n'ont pas fait l'objet d'enquêtes pénales et que plusieurs inspections ont été menées par les autorités sanitaires au CPR de Potenza en ce qui concerne la pratique de la sur-médication prétendument généralisée des personnes retenues", poursuit le rapport.
Des informations détaillées sont également fournies sur la conception et l'aménagement des CPR et "certains éléments carcéraux et de sécurité sont justifiés à la lumière du taux élevé de vandalisme de la part de la population retenue".
Enfin, il est fait référence à la publication d'un nouveau cahier des charges pour la gestion des CPR.