Les cargaisons françaises de blé seront déclarées irrecevables pour les clients extra-européens dans les tous prochains jours, selon une information relayée par plusieurs médias outre hexagone.
En effet, à compter du 25 avril, «il ne sera plus possible, pour la France, d’exporter des céréales hors de l’Union européenne», a indiqué Lopinion.fr qui a mené une enquête autour cette affaire.
Les céréales françaises «ne pourront plus prendre la mer pour le Maghreb et l’Afrique sub-saharienne, le Moyen-Orient ou l’Asie», souligne le journal français dans son édition de vendredi 7 avril dernier.
Le Maroc est de facto concerné par cette décision administrative émanant de l'Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire française (Anses) et qui remontre au 26 octobre 2022.
Une mesure qui ne devrait toutefois pas impacter le Royaume, assure le président de la Fédération nationale de la minoterie (FNM), Moulay Abdelkader Alaoui.
Selon Lopinion.fr, l’autorité sanitaire française compétente «a décidé de ne plus permettre l’usage d’un insecticide en contact direct avec les céréales», phosphine, alors qu’il est homologué.
Comme l’explique Lefigaro.fr, qui juge cette situation ubuesque pour l'une des principales puissances agricoles mondiales, «à cette date, l'utilisation de phosphine, un insecticide, sera interdite en France pour traiter les cargaisons de céréales dans les cales des bateaux».
Il se trouve que «la fumigation de ce produit, utilisé en tablettes, est obligatoire dans de nombreux pays clients de l'Hexagone, à commencer par l'Afrique du nord, pour pouvoir débarquer la marchandise», fait remarquer le journal dans son édition du dimanche 10 avril.
On l’aura compris, cette décision rend les cargaisons de blé irrecevables pour les clients extra-européens, notamment africains.
Qu’à cela ne tienne, selon les explications de Moulay Abdelkader Alaoui, contacté par Medias24.com, contrairement à ce qui se passe en Egypte, en Algérie, ou en Tunisie, au Maroc ce son les opérateurs privés qui s’occupent de l’importation des céréales.
Par ailleurs, le président de la Fédération nationale de négociants en céréales et légumineuses (FNCL) rappelle qu’il n’y a aucune mesure réglementaire au Maroc qui oblige la fumigation des céréales.
En effet, selon les explications de Lopinion.fr, du fait de cette décision administrative interdisant unilatéralement de la fumigation des cales de bateaux céréaliers en France, «la moitié au moins des exportations de cette filière d’excellence est compromise».
Par ailleurs, et au regard des chiffres 2022, le journal français estime que «l'équivalent en année pleine de 11,5 millions de tonnes de grains divers est concerné».
Il est important de préciser que la fumigation «permet d'empêcher la propagation d'insectes d'un pays à l'autre. Sans cela, pas de certificat de traitement à l'arrivée au port. Et les grains risquent de repartir vers l'expéditeur...», indique Lefigaro.fr
Pour contourner cette interdiction, le journal annonce que certains industriels pourraient être tentés de s'orienter vers des ports européens tels que Gênes ou Anvers pour expédier leurs céréales.
Le problème, c’est que ce contournement a un prix dans ce sens qu’« il représenterait un coût supplémentaire et un impact carbone supérieur », comme le relevé un proche du dossier.
Alain Bouithy