-
La zone euro navigue vers une croissance modérée en 2025 au milieu des crises
-
COP29: Il est temps d'arrêter le "théâtre", presse l'ONU
-
Climat, guerres, Trump. Le G20 sous pression en sommet à Rio
-
Agressions israéliennes meurtrières dans la bande de Gaza et au Liban
-
L'Allemagne en crise se dirige vers des élections le 23 février
Antonio Guterres, s'est inquiété dimanche que le Liban devienne un "autre Gaza", près d'un an après le début de la guerre entre Israël et le HamasLe secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est inquiété dimanche que le Liban devienne un "autre Gaza", près d'un an après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.
Pour la première fois, l'armée israélienne a conseillé tôt lundi à des citoyens libanais de "s'éloigner des cibles" du Hezbollah dans le sud du Liban, ajoutant que les frappes visant le mouvement islamiste allaient "se poursuivre dans un avenir proche" et que celles-ci seraient "plus importantes et plus précises".
Les frappes de lundi, les plus intenses ciblant le Hezbollah depuis le début de la guerre, ont visé le sud et l'est du Liban, selon des correspondants de l'AFP, dégageant d'épais champignons de fumée.
L'armée israélienne dit avoir mené à l'aube environ 150 frappes sur des cibles du Hezbollah.
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a dénoncé "un plan de destruction" de son pays.
L'agence officielle libanaise ANI a indiqué que l'aviation israélienne avait lancé "plus de 80 frappes aériennes en une demi-heure", visant des zones du sud du Liban, en même temps que "des raids intenses dans la vallée de la Békaa", dans l'est, où un civil et un combattant du Hezbollah ont été tués.
"Nous vivons désormais sous les bombardements, nous nous couchons et nous nous réveillons avec eux", a confié à l'AFP Wafaa Ismaïl, une femme au foyer de 60 ans, depuis son village de Zaoutar, dans le sud du Liban.
Selon l'ANI, des Libanais "à Beyrouth et dans plusieurs régions" ont reçu sur leurs téléphones fixes des appels à évacuer émanant d'Israël. Le bureau du ministre de l'Information Ziad Makari, situé dans un quartier abritant plusieurs ministères à Beyrouth, a indiqué à l'AFP avoir reçu un tel appel.
"Quand l'assistante du ministre a répondu, elle a entendu un message enregistré demandant (au personnel) d'évacuer le bâtiment sous peine qu'il se retrouve sous les bombardements", a déclaré cette source.
Le ministre a dénoncé la "guerre psychologique" menée selon lui par Israël.
Après presque un an de guerre dans la bande de Gaza, le front s'est déplacé vers le nord d'Israël et la frontière avec le Liban, où les échanges de tirs s'intensifient entre le puissant Hezbollah, allié du Hamas et soutenu par l'Iran, et l'armée israélienne.
Le Hezbollah a promis de continuer à attaquer Israël "jusqu'à la fin de l'agression à Gaza".
Israël affirme vouloir permettre le retour dans le nord du pays des dizaines de milliers d'habitants qui ont fui à cause des tirs du Hezbollah, presque quotidiens depuis le début de la guerre à Gaza.
"Nous sommes déterminés à faire en sorte que les habitants du nord puissent revenir chez eux en toute sécurité", a dit dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
"Nous avons infligé au Hezbollah une série de coups qu'il n'aurait jamais imaginés", a-t-il ajouté, s'exprimant pour la première fois sur ce sujet depuis les attaques, attribuées à Israël, contre les appareils de transmission du mouvement libanais et une frappe israélienne qui a décapité son unité d'élite, vendredi près de Beyrouth.
"Nous saurons atteindre quiconque menace les citoyens d'Israël", a averti le chef d'état-major, le général Herzi Halevi. Il s'agit "d'un message au Hezbollah, au Moyen-Orient et au-delà".
"Les menaces ne nous arrêteront pas: nous sommes prêts à tous les scénarios militaires" face à Israël, a lancé dimanche le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem, annonçant "une nouvelle phase" dans la bataille contre Israël.
Selon l'armée, des centaines de milliers de personnes ont dû se réfugier dans des abris dans le nord, où les écoles sont fermées jusqu'à lundi inclus.
Les échanges de tirs ont gagné en intensité depuis la vague d'explosions spectaculaires des appareils de transmission du Hezbollah qui a fait 39 morts et 2.931 blessés mardi et mercredi dans les fiefs du mouvement au Liban, selon les autorités libanaises.
Vendredi, la frappe israélienne sur un immeuble de la banlieue sud de Beyrouth a tué 16 membres de la force d'élite du Hezbollah, l'unité Radwan, dont son chef, Ibrahim Aqil. Le raid a fait 45 morts au total dont des civils, selon les autorités libanaises.
Face à cet engrenage, les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont "exhorté" leurs ressortissants à quitter le Liban.
"Nous allons faire tout notre possible pour éviter qu'une guerre plus large n'éclate", a déclaré le président Joe Biden.
La Chine a appelé lundi ses ressortissants à quitter Israël "au plus vite".
"La région est au bord d'une catastrophe imminente", a affirmé la coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert.
L'Egypte a dit redouter une "guerre totale" au Moyen-Orient, avertissant que l'escalade entre Israël et le Hezbollah pourrait saper les efforts pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
En près d'un an, les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait des centaines de morts au Liban, principalement des combattants, et des dizaines de morts en Israël et dans le Golan occupé.
La guerre dans la bande de Gaza a éclaté le 7 octobre 2023, quand le Hamas a mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens qui inclut les otages morts ou tués en captivité à Gaza.
Sur les 251 personnes enlevées, 97 sont toujours retenues à Gaza dont 33 ont été déclarées mortes par l'armée.
En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007. Son armée a lancé une offensive à Gaza qui a fait jusqu'à présent au moins 41.431 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Elle y a aussi provoqué un désastre humanitaire.