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«L'ensemble des établissements scolaires relevant du Groupe ''Mohamed Al-Fatih'' lié au Turc Fethullah Gülen, leader du mouvement ''Hizmet'', et présents dans plusieurs villes marocaines comme Casablanca, Fès, Tanger, seront fermés pour propagation de l'idéologie de ce mouvement et de son fondateur et diffusion d'idées contraires aux principes du système éducatif et religieux marocain», a annoncé ledit département.
«Les investigations sur les établissements liés au Turc Fethullah Gülen ont montré qu'ils utilisent le secteur de l'enseignement pour répandre l'idéologie de ce groupe et des idées contraires aux principes du système éducatif et religieux marocains», a-t-il indiqué.
«Face au non-respect des avertissements du ministère de l'Education nationale (...) pour remédier aux dysfonctionnements enregistrés, il a été décidé de fermer tous les établissements scolaires relevant de ce groupe dans un délai maximum d'un mois», ajoute le communiqué.
Le ministère de l'Intérieur n’a pas précisé le nombre d'écoles ou d'élèves concernés, mais il a assuré que le gouvernement «œuvrera pour que ces élèves poursuivent leurs cursus» dans d'autres établissements.
La fermeture de ces écoles présentes au Maroc depuis 1994 a choqué les parents d’élèves. C’est un coup de tonnerre qui risque, en effet, de chambouler la vie de leurs enfants. Slimane Bouslimi, père de l’un d’entre eux, inscrit à l’Ecole Mohamed Al-Fatih de Lissasfa, s’est dit consterné. « Nous avons été surpris par cette décision. Le gouvernement n’avait pas le courage d’aviser directement les parents de sa décision que nous avons apprise par les médias», a-t-il précisé dans une déclaration à Libé. « Cette décision nous a choqués et nous ne savons pas pourquoi on va fermer de cette manière des écoles qui disposent des autorisations requises et qui ont pignon sur rue depuis de nombreuses années », a-t-il ajouté.
Selon lui, les parents d’élèves se trouvent confrontés à un véritable dilemme : «Où est-ce que nos enfants vont poursuivre leurs études ? Les écoles Mohamed Al-Fatih dispensent le programme marocain mais en anglais, et à ce que je sache, il n’y a que deux établissements au Maroc à le faire, le premier à Rabat et le deuxième à Casablanca. Le communiqué du ministère de l’Intérieur a suggéré que le gouvernement allait œuvrer à ce que nos enfants poursuivent leur cursus scolaire, mais il n’a pas précisé comment il va procéder à la mise en application de sa décision», a-t-il martelé.
Contactée par Libé, une source du ministère de l’Education nationale nous a affirmé à ce propos que ce département avait à maintes reprises adressé des avertissements aux établissements ''Mohamed Al-Fatih'' leur demandant de mettre en conformité leurs programmes avec les autorisations qui leur ont été accordées et les dispositions de la loi n°06-00 formant statut de l’enseignement scolaire privé. Mais ils ne les pas pris en considération.
«Ce qui nous préoccupe maintenant, poursuit la même source, c’est de savoir comment appliquer cette décision surtout en ce qui concerne la réinscription des élèves concernés dans les établissements choisis par leurs parents ».
Il convient de rappeler que cette décision est survenue quatre mois après qu’une délégation de parlementaires turcs, pays qui a toujours soutenu l’intégrité territoriale du Royaume, s’est rendue au Maroc pour convaincre les autorités marocaines de la «dangerosité» du mouvement Gülen qui s'appuie notamment sur un réseau d'écoles privées et auquel Ankara impute la responsabilité du putsch avorté le 15 juillet dernier contre le Président turc Recep Tayyip Erdogan.
Lors d’une conférence de presse organisée à l’ambassade turque à Rabat, lesdits parlementaires avaient distribué aux journalistes un document concernant la tentative de coup d’Etat en Turquie survenue le 15 juillet 2016 et la menace que le mouvement de Fethullah Gülen représente « en raison de l’utilisation d’un dogme religieux pervers, l’existence d’un agenda secret et l’emploi de tous les moyens pour arriver aux buts visés. Cette organisation terroriste constitue une menace pour la Turquie mais également pour tous les pays dans lesquels elle mène des activités et pour toute l’humanité ».
Il convient également de rappeler que le mouvement Gülen qui a mis les pieds au Maroc il y a plus de 20 ans n’a cessé d’étendre son champ d’action en y fondant un réseau d’écoles et d’associations pour le dialogue interreligieux, culturel et social, en faisant du business et en intégrant, selon des informations concordantes, le monde de la finance.
Mais quelles que soient les raisons politiques ou pédagogiques qui ont poussé les autorités marocaines à fermer les écoles adossées au réseau du prédicateur turc, il aurait été plus logique et plus sage de le faire en fin d’année scolaire et d’offrir aux parents d’élèves de réelles alternatives au lieu de les laisser livrés à eux-même au nom d’une hypothétique liberté de choix. Certes, les intérêts de l’Etat doivent avoir la prééminence, mais l’avenir de milliers d’élèves ne devrait pas être sacrifié sur leur autel.
L’article 3 de la loi n°06-00 exige des propriétaires des établissements scolaires privés ayant décidé de fermer leurs établissements de veiller à annoncer cette décision aux élèves et à leurs tuteurs trois mois au moins avant la fin de l’année scolaire en cours. Les autorités marocaines n’étaient-elles pas tenues, elles aussi, de faire de même ?