-
2024, l’une des “pires années” pour les enfants dans les zones de conflit
-
Inauguration à Taza du centre social "Al Amal" au profit des personnes aux besoins spécifiques
-
Hicham Aït Mansour : Le rôle des enseignants est crucial pour réussir l'orientation scolaire
-
Plus de 24.000 cas de divorce par consentement mutuel en 2023
-
L'experte Khadija Bendam nommée vice-présidente du Réseau des femmes arabes en sécurité chimique, biologique et nucléaire
Le Maroc constitue, selon Lofti Hamzi -directeur délégué aux mastères spécialisés et mastères de science de RMS- une cible de choix en raison de son ouverture privilégiée sur l’Afrique sub-saharienne d’une part et des mutations économiques que connaît le pays d’autre part. Les programmes qui seront dispensés par le groupe se veulent ainsi « adaptés » au marché marocain, c’est-à-dire à l’évolution constante du taux annuel de croissance, à l’ouverture des grandes villes aux entreprises mondiales grâce aux zones « offshoring » en expansion dans les villes du pays, et au développement du secteur de la grande distribution à travers les grands groupes tels que Marjane, Acima ou encore Label Vie…
Quatre mastères sont ainsi proposés au public marocain, choisis (selon les initiateurs du projet) en fonction de leur degré de pertinence au sein du marché marocain.
Toutefois, ces derniers soulèvent le problème des équivalences universitaires accordées dans le Royaume, et par conséquent des perspectives d’avenir pour les futurs diplômés de cette école. En effet, si le groupe insiste sur la qualité de l’enseignement dispensé et sur une concordance parfaite entre la France et le Maroc (le diplôme marocain est le même que celui de France) qu’en est-il de son équivalence avec les diplômes marocains eux-mêmes ?
Rappelons qu’au Maroc seuls les diplômes dispensés par certaines universités et grandes écoles étrangères sont reconnus, et que concernant les écoles françaises le ministère de l’Education nationale dispose d’une liste précise d’établissements dont les étudiants peuvent prétendre à une équivalence marocaine et, partant, à la poursuite de leurs études doctorales. De plus, l’on se doit de ne pas confondre mastère et master car tous deux n’ouvrent pas les mêmes horizons… même en France. Le master constitue à la fois un diplôme et un grade, qui s’inscrit dans la perspective d’harmonisation des diplômes européens LMD (licence, master, doctorat) et propose ainsi de véritables possibilités d’évolution, notamment vers un doctorat. Ce diplôme (niveau bac+5) est dispensé au nom de l’Etat. Quant au mastère spécialisé, c’est un label dispensé par la Conférence des Grandes Ecoles, une association qui rassemble les grandes écoles de management et d’ingénieurs françaises. Les mastères spécialisés répondent principalement à l’offre des entreprises privées de France, mais rien ne dit qu’il en sera de même au Maroc. De plus, ce type de mastères spécialisés est déjà proposé par de nombreuses écoles privées du Royaume, mais aucune donnée officielle ne permet de certifier qu’ils ouvrent réellement et dans des proportions importantes la porte vers le marché du travail.
Ainsi, il est vrai que la jeune Hakima Houri, titulaire d’un mastère spécialisé de RMS et ancienne secrétaire générale de l’Association des femmes chefs d’entreprises au Maroc, présente lors de la conférence de presse, représente un modèle de réussite enviable.
Mais il est fort probable que tous les futurs diplômés de RMS, désireux de continuer leur carrière dans leur pays, et qui se seront préalablement acquittés de la somme de 58.000 DH pour accéder à l’école ne disposent pas de la même chance et pourraient se voir éconduits dans leurs recherches d’emploi.
En outre, même si certaines entreprises privées décident d’ouvrir leurs portes aux titulaires de tels diplômes, les perspectives d’évolution y seront probablement limitées en raison de l’absence de diplômes ouvrant la voie vers des études universitaires de troisième cycle…