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Une aberration, estiment les agriculteurs de la région. «Mais de quelles conditions météorologiques indulgentes parle-t-on ? les Doukkala ont subi la sécheresse et la vague de froid au même titre que l’ensemble des régions du pays. S’il est vrai que l’agriculture irriguée a été épargnée, à l’inverse de celle dite bour qui a été fortement impactée. Des centaines d’hectares de blé et de pommes de terre sont partis en fumée », nous a affirmé El Moukhtar El Makamal, agriculteur.
A l’en croire, les Doukkala doivent être qualifiés de zone sinistrée à l’instar des autres régions agricoles marocaines et doivent bénéficier du plan d’urgence mis en place par le gouvernement pour aider les éleveurs touchés par la sécheresse et la vague de froid. « S’il s’avère que ces rumeurs sont fondées, ce sera une véritable catastrophe pour la région », nous a-t-il confié.
M. El Makamal sait de quoi il parle. En effet, l’orge est considérée comme le principal élément dans l’alimentation animale au Maroc avec une consommation totale estimée à 3 millions de tonnes par an. Selon certaines estimations, les réserves nationales en orge ont été évaluées à moins de 40.000 tonnes et leur prix a atteint, sur certains marchés locaux, des niveaux sans précédent : 5.000 DH/la tonne.
Une situation qui risque de compliquer davantage la vie aux petits agriculteurs déjà durement touchés par les pertes enregistrées au niveau de la culture de blé et des pommes de terre. « Aujourd’hui, l’orge coûte 350 DH la botte, la paille 3,5 DH/kg, le son 115 DH pour un sac de 40 kg, et la betterave 3 DH/kg. Si l’on fait le calcul, un animal consomme en moyenne 30 DH par jour, soit l’équivalent de 7.000 à 8.000 DH par mois étant entendu qu’un éleveur ne dispose pas que d’un seul animal », a-t-il précisé.
Sombre tableau qui devrait se noircir davantage si l’on y ajoute le fait que ces sommes allouées à la nourriture animale ne seront pas recouvrées puisque les prix de vente du bétail sur le marché ont baissé de 60%. « Je me demande comment on peut tenir dans ces conditions jusqu’à septembre prochain. Le pire, c’est qu’on doit affronter seuls la situation et par nos propres moyens », nous a révélé notre source.
Cette dernière fait allusion au silence des services extérieurs du ministère de l’Agriculture dans la région. « Chaque fois qu’on fait appel à eux, ils nous envoient balader ou nous disent qu’aucune consigne concernant l’aide n’a été prise. Selon eux, on doit attendre encore. Mais jusqu’à quand alors que notre situation empire de jour en jour ? », s’est interrogé M. El Makamal.
Pour lui et plusieurs autres acteurs associatifs de la région qui ont demandé, à plusieurs reprises, de rencontrer les responsables du département de tutelle mais en vain. Il est temps que le ministère de l’Agriculture s’explique sur le sort du plan d’urgence mis en place par l’Etat et qui comprend des fonds supplémentaires pour aider les éleveurs à travers le soutien des prix du fourrage et les importations d’orge subventionnées. « On doit avoir des explications et au plus vite. S’il y a véritablement un plan d’aide pourquoi tardent-ils à se concrétiser ?», s’est demandé notre source.