Abounaïm qu’il s’appelle, un patronyme tout à l’opposé de la nature du type, « Ennaïm » devant plutôt renvoyer à l’Eden, au paradis.
Et c’est au moment où les Marocaines et les Marocains unissent leurs efforts en vue de ralentir au mieux cette infernale machine de contamination, que le triste énergumène dégueule d’une espèce de fatwa dégoulinant d’ineptie, de haine et d’horreur.
Ce qui aurait hérissé le poil du sinistre individu, c’est la décision de fermer momentanément les mosquées à la prière, une décision prise, pour rappel, par le Conseil des Oulémas, des érudits donc qui, en plus de leur parfaite connaissance de tout ce qui se rapporte à la religion, ont l’heur de na pas être enfermés dans un carcan, de ne pas être coupés du monde. Si la décision a été prise, c’est en premier dans l’intérêt de ces croyants pratiquants, de leurs proches et par là de tout un pays. Sauf que pour ledit quidam, ladite décision, mûrement réfléchie pourtant, est synonyme de franche apostasie. Rien que ça ! « Le pays, ose-t-il, où l’on n’effectue pas les cinq prières dans ses mosquées est un pays apostat qui a renié sa religion et qui devient de ce fait un foyer de guerre et non d’islam ». Et joignant l’acte à la parole, le sinistre personnage serait même allé jusqu’à organiser une prière collective devant une mosquée.
C’est, pour le moins, fait pour interpeller les autorités compétentes, d’autant que le pauvre hère n’en est pas à sa première sortie du genre. Que n’a-t-il pas commis comme inepties à l’encontre du Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, de l’intellectuel Ahmed Assid ou de l’ex-président du CNDH, Driss Yazami ! Les regrettés Abed El Jabri et Mehdi Ben Barka n’ont pas, non plus, échappé à ses âneries.
Sans vergogne, sans scrupules, il s’improvise dépositaire unique de la religion telle que conçue par sa petite cervelle.
Et si, aujourd’hui, nous combattons une pandémie qui va sûrement finir par s’estomper, il faut en faire autant avec de pareils individus qui se font plus endémiques encore.