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En effet, le ministère de tutelle a décidé d’une augmentation exceptionnelle de la capacité de production journalière maximale des centres de 25 véhicules légers par ligne et par agent visiteur au lieu de 20 véhicules et de 16 poids lourds par ligne et par agent au lieu de 13 prévus initialement. En parallèle, il est prévu d’augmenter également, et à titre exceptionnel, le volume horaire du travail journalier à 10h/j avec respect strict des dispositions du Code du travail et la durée minimale réglementaire de chaque contrôle (2 mn pour les véhicules légers et 30 min pour les poids lourds).
Les centres doivent, en outre, mettre en place une politique claire de planification du reste de leur activité pour faciliter l’accès des citoyens audit service public. Un système de prise de RDV doit être mis en place par chaque centre pour mieux gérer les flux et éviter l’engorgement des véhicules devant les locaux. Pour les véhicules appartenant à des personnes physiques uniquement, il y a possibilité de prise de rendez-vous pour 5 véhicules légers par ligne et par jour de travail à partir de 15h avec une validation préalable auprès du CVT concerné au moins 24 heures avant le rendez-vous. Concernant les cyclomoteurs, la prise de RDV se fait avec un quota maximal de 30 opérations par jour et par centre.
« Ce document a été concocté à la hâte par l'Agence nationale de la sécurité routière (NARSA) et la Fédération nationale des propriétaires des Centres de contrôle technique sans consultation ou implication des représentants syndicaux du secteur », nous a indiqué Naoufal. Et de poursuivre : « Parmi les points de désaccord sur ce document, il y a l’augmentation du nombre des voitures contrôlées par jour à 25 unités contre 20 auparavant. Une situation qui remet en cause nos droits et nos acquis puisque le fait d'inspecter 25 voitures par jour signifie plus de temps de contrôle et, du coup, des heures supplémentaires. Autrement dit, nous sommes appelés à travailler 12 heures au lieu des 8 h garantis par la loi. D’autant plus que nous serons contraints de travailler les samedis durant la journée entière alors qu'auparavant les textes de loi n'exigeaient que 4 heures de travail. Pire, ces heures supplémentaires ne seront pas payées ».
Selon notre source, les techniciens de ces centres ont, à l'inverse, demandé la réduction du quota des véhicules contrôlés à 15 par jour et le renforcement des mesures de prévention et de protection. « Nous avons contacté le directeur de NARSA, mais les pourparlers via les réseaux sociaux n’ont pas abouti. Pour lui, il s’agit bien d’un dispositif provisoire lié au contexte de Covid-19. L’essentiel est de faire passer les 6.000 ou les 8.000 véhicules qui n’ont pas subi de contrôle technique durant la période de confinement. Concernant l’augmentation des salaires, il a affirmé que c’est du ressort du ministère de tutelle », nous a-t-elle précisé. « Nous ne savons pas pourquoi notre secteur n’a pas pu bénéficier de la réduction des effectifs et du nombre d'heures de travail à l'instar des autres secteurs ».
Pour notre source, cette situation prévue à partir du 10 juin risque de porter atteinte à la qualité des services de ces centres et de mettre en danger la santé des salariés. « Chaque technicien sera obligé de stériliser la voiture qu'il est censé contrôler et chaque opération de contrôle demande au moins 35 minutes. Est-ce qu'avec la pression et les nouveaux quotas, ces techniciens accompliront leur mission dans les règles de l'art ? J’en doute. La logique des chiffres prendra sûrement le pas sur la qualité des contrôles », nous a confié Naoufal. Et de conclure : « Il y a également un risque pour notre santé puisque nous sommes censés fréquenter plusieurs personnes en même temps vu que la période estivale est souvent marquée par l’augmentation de l’affluence vers ces centres. Une situation des plus compliquées puisque les techniciens redoutent que leurs patrons refusent d’investir dans les mesures de prévention et de protection ». A rappeler que le nouveau cadre de référence a exigé des propriétaires et des chefs desCentres de contrôle technique d’appliquer les mesures d’urgence sanitaire tels que la maîtrise et la gestion des flux des véhicules et des personnes ainsi que le respect des mesures de protection (distanciation sociale, désinfection, masques, visières, prise de température pour le personnel …).